Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé, ce lundi à Dakar, une série de mesures visant à réduire le coût de l’électricité, du gaz, du gasoil et des produits pétroliers. Cette décision s’inscrit dans une stratégie de réorientation budgétaire centrée sur le pouvoir d’achat et la stabilité sociale. Malgré les tensions économiques, l’Exécutif veut privilégier les secteurs à fort impact social, tout en consolidant la relance du pays. Les premières baisses devraient intervenir dans les prochains jours.
Des arbitrages pour soulager les ménages et relancer la croissance
Le gouvernement du Sénégal s’apprête à appliquer une réduction progressive des tarifs de l’énergie et des hydrocarbures. Cette annonce a été faite par Ousmane Sonko lors de l’installation du Comité de pilotage du Pacte national de stabilité sociale pour une croissance inclusive et durable. Selon le chef du gouvernement, des marges budgétaires ont été dégagées dans le cadre du Plan de redressement économique, permettant d’amortir le choc inflationniste subi par les ménages depuis plusieurs années.
Le Premier ministre a expliqué que ces ajustements sont le fruit d’un arbitrage interne pour recentrer les dépenses publiques sur les besoins essentiels : santé, logement et énergie. Le programme prévoit déjà le financement de 30 établissements de santé supplémentaires, et une dizaine d’autres verront le jour en 2026. En parallèle, un crédit de 20 milliards de FCFA a été sollicité pour soutenir le plan de construction de 30 000 logements sociaux. Ce dispositif sera accompagné d’un suivi technique dont le détail sera présenté ultérieurement sur le portail du ministère de l’Économie.
Cette orientation s’inscrit dans un mouvement plus large de rationalisation des subventions publiques. Les futures baisses annoncées — portant sur l’électricité, le gaz et le gasoil — devraient contribuer à renforcer la compétitivité du secteur industriel et à réduire la pression sur les ménages, en particulier dans les zones urbaines où la facture énergétique pèse lourdement sur le budget familial. Un communiqué détaillé est attendu prochainement pour préciser le calendrier et les pourcentages de réduction envisagés.
Une réorientation stratégique décidée par le chef de l’État
Ce virage économique s’explique aussi par une volonté politique clairement exprimée au sommet de l’État. Réuni en Conseil des ministres le 23 octobre dernier, le président Bassirou Diomaye Faye avait demandé à son gouvernement d’orienter les politiques publiques vers la relance de l’investissement, la création d’emplois et la protection du pouvoir d’achat. Cette feuille de route, désormais traduite en actes, vise à concilier discipline budgétaire et engagement social.
Depuis plusieurs mois, les autorités sénégalaises cherchent à corriger les déséquilibres hérités des précédentes gestions, notamment ceux liés à la subvention des produits énergétiques. Ce secteur, stratégique pour la stabilité macroéconomique, représente une part importante des dépenses de l’État. En 2024, la facture énergétique nationale avait atteint des niveaux record, alimentée par la hausse des cours mondiaux et la dépréciation du franc CFA face au dollar.
La mise en œuvre du Pacte national de stabilité sociale doit également renforcer le dialogue entre l’État, les partenaires sociaux et le secteur privé, pour garantir une croissance inclusive et durable. Un dispositif d’évaluation trimestriel sera instauré afin de mesurer l’impact réel de ces baisses sur les ménages et les entreprises, une information que les autorités comptent publier sur une plateforme dédiée.
Les premières réductions des prix de l’électricité, du gaz et des produits pétroliers devraient entrer en vigueur dans les prochains jours, marquant une étape importante dans la politique sociale du nouveau gouvernement.



