Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a publié ce 16 octobre un nouveau point de situation sur deux foyers épidémiques suivis de près par les autorités sanitaires. La Fièvre de la Vallée du Rift poursuit sa propagation dans le nord du pays, tandis que la Mpox reste circonscrite à la région de Dakar. Le bilan fait état de plusieurs décès liés à la première maladie, alors que la seconde semble sous contrôle. Ces évolutions interviennent dans un contexte de renforcement du dispositif national de surveillance épidémiologique.
Progression inégale entre les régions du nord et du centre
Depuis le début de la Fièvre de la Vallée du Rift, le Sénégal a recensé 196 cas confirmés, dont 21 décès et 147 guérisons. La région de Saint-Louis demeure la plus touchée, avec 179 cas, concentrés pour l’essentiel dans les districts de Saint-Louis et de Richard-Toll. Les régions de Matam, Louga, Fatick et Dakar comptent, quant à elles, un total combiné de 17 cas, selon les chiffres du ministère.
L’analyse des données montre une nette concentration de l’épidémie dans la vallée du fleuve, zone à forte activité pastorale. Ce profil géographique rappelle les précédentes alertes sanitaires enregistrées au cours des années 1987 et 2013, lorsque le virus, transmis par des moustiques infectés, avait frappé les éleveurs et agriculteurs. Les autorités sanitaires maintiennent la vigilance, en insistant sur les mesures d’assainissement, la surveillance du bétail et la gestion des abattoirs, secteurs à risque élevé de contamination.
Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique invite par ailleurs les populations à signaler tout cas suspect via les lignes gratuites dédiées. Un appui technique international est en cours d’évaluation afin de renforcer la surveillance épidémiologique et la logistique dans les zones rurales. Ce partenariat pourrait être détaillé dans un prochain rapport public.
La Mpox reste localisée mais sous observation
Concernant la Mpox, maladie virale identifiée pour la première fois au Sénégal en août 2025, six cas confirmés et deux cas probables ont été enregistrés, tous à Dakar. Huit personnes ont déjà guéri et aucune perte en vie humaine n’a été signalée. À ce jour, 22 contacts directs demeurent suivis par les équipes sanitaires.
Le Centre des opérations d’urgence sanitaire continue de coordonner les activités de traçage et de sensibilisation. Les agents communautaires multiplient les interventions auprès des populations, notamment dans les quartiers densément peuplés de la capitale. Cette stratégie de proximité, fondée sur la prévention et la communication, s’inscrit dans la continuité du dispositif mis en place depuis la pandémie de Covid-19.
Sur le plan institutionnel, la gestion de ces épidémies s’appuie sur le cadre juridique de la loi sur la santé publique et sur les protocoles de réponse rapide validés par l’Organisation mondiale de la santé. Des campagnes d’information sont prévues pour rappeler les gestes préventifs, tandis qu’une évaluation du niveau d’exposition des zones agricoles du Nord devrait être menée avant la fin de l’année.
Le ministère réaffirme son appel à la prudence et à la collaboration des citoyens, soulignant que la stabilité de la situation dépend largement du respect des consignes de prévention.


