À compter du jeudi 16 octobre 2025, les préfets de Dakar, Mbour, Kaolack et Saint-Louis appliqueront de nouveaux arrêtés interdisant la circulation et le stationnement des chariots, charrettes et pousse-pousse sur plusieurs axes stratégiques. Cette mesure, prise sur instruction du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Maître Bamba Cissé, vise à renforcer la sécurité, l’hygiène et la fluidité du trafic urbain. Si elle est saluée par certains habitants, d’autres alertent sur l’absence de solutions alternatives pour les vendeurs concernés.
Une mesure d’ordre public pour fluidifier les villes
Les nouvelles interdictions concernent plusieurs catégories de véhicules et d’activités : les chariots de vente de produits alimentaires, les charrettes tirées par des chevaux, les pousse-pousse, ainsi que les épaves abandonnées sur la voie publique. L’objectif, selon le ministère de l’Intérieur, est de restaurer la tranquillité et la propreté des zones urbaines tout en garantissant la libre circulation sur les grands axes.
Cette décision s’inscrit dans une politique de réorganisation des espaces publics, notamment dans les centres-villes où la présence anarchique de marchands ambulants et de véhicules non motorisés crée des encombrements chroniques. Les autorités locales ont été invitées à identifier les zones les plus exposées et à coordonner les opérations de retrait, en collaboration avec les forces de sécurité.
Sur les réseaux sociaux, les réactions sont partagées. Certains internautes estiment que la mesure est nécessaire pour moderniser l’espace urbain, tandis que d’autres soulignent ses conséquences sociales. « Oui, on peut les déplacer… mais avec quelles alternatives ? », s’interroge un commerçant de Pikine, évoquant l’absence de programmes de reconversion ou de soutien financier. Les partisans du ministre défendent, eux, une démarche « de salubrité et de sécurité publique » jugée indispensable pour la capitale et les grandes agglomérations.
Une politique de déguerpissement élargie depuis la nomination de Bamba Cissé
Nommé à la tête du ministère de l’Intérieur en remplacement du général Jean-Baptiste Tine, Maître Bamba Cissé a lancé depuis plusieurs semaines de vastes campagnes de déguerpissement. Ces opérations visent principalement les occupations irrégulières, les installations illégales de commerces et les garages sauvages, en particulier dans la région de Dakar. Les autorités justifient ces interventions par la nécessité de « rétablir l’ordre public et la dignité urbaine », tout en insistant sur la prévention de la délinquance et la réduction des risques d’accidents.
Les préfets concernés ont précisé que la mise en œuvre des arrêtés fera l’objet d’un suivi rigoureux. Des patrouilles mixtes mobiliseront les services municipaux et la police pour assurer le respect de la réglementation. Cependant, plusieurs associations de vendeurs ambulants demandent à être intégrées aux discussions sur l’avenir de leurs activités. Elles réclament des solutions concrètes, telles que la création de zones de vente aménagées ou l’octroi de microcrédits pour faciliter leur formalisation.
Le ministre Bamba Cissé a pour sa part appelé les citoyens à « faire preuve de patriotisme » et à soutenir une initiative qu’il juge essentielle pour le bien collectif. Les prochains jours diront si cette nouvelle étape dans la politique d’assainissement urbain réussira à concilier ordre public et cohésion sociale.



