Sénégal : Tensions à Djinnack après la saisie de 150 kilos de chanvre indien

Une opération de police a dégénéré ce mardi au Poste avancé de Djinnack, dans le département de Bignona. Les forces de l’ordre ont intercepté une charrette transportant 150 kilos de chanvre indien et arrêté un homme de 33 ans. L’intervention a provoqué la colère des habitants, qui ont exigé sa libération. Face au risque d’escalade, les autorités ont relâché le suspect sous convocation, tout en plaçant la drogue sous scellés.

Un incident sous haute tension

Les policiers du Poste avancé de Djinnack ont procédé à l’interception d’un chargement évalué à 150 kilos de chanvre indien, dissimulé dans une charrette. Le convoyeur, identifié comme Djibril Diamé, âgé de 33 ans, a été arrêté en flagrant délit. Quelques heures plus tard, une foule composée de riverains, parmi lesquels figurait un imam de la localité, s’est rassemblée devant le poste de police pour exiger sa remise en liberté. Les protestataires, certains proférant des menaces, ont mis une forte pression sur les agents déployés.

Pour éviter l’embrasement, les autorités ont décidé de relâcher le mis en cause sous convocation. La cargaison de drogue a toutefois été saisie et sécurisée, en attendant la suite judiciaire du dossier. Selon des informations publiées par le journal Libération, un complice présumé âgé de seulement 8 ans aurait également été identifié, ce qui pose de nouvelles questions sur l’implication de mineurs dans les circuits de trafic. Des sources proches de l’enquête laissent entendre que d’autres arrestations pourraient survenir.

Une zone au cœur du trafic de chanvre

La zone sud, réputée pour ses terres fertiles et ses paysages verdoyants, est depuis plusieurs années un maillon essentiel du trafic de chanvre indien. À l’abri des forêts denses, des plantations illégales prospèrent et alimentent un marché clandestin qui s’étend bien au-delà des frontières sénégalaises. Cette activité souterraine génère des flux financiers conséquents et entretient des réseaux structurés, difficiles à démanteler. Les forces de sécurité multiplient les saisies, mais le phénomène persiste, alimenté par des circuits de distribution locaux et transfrontaliers.

Les autorités judiciaires rappellent que la législation nationale prévoit des peines lourdes pour la culture, la détention et le trafic de stupéfiants. La répétition d’incidents comme celui de Djinnack illustre cependant la difficulté d’imposer l’autorité de l’État face à des communautés parfois solidaires des personnes interpellées.

L’affaire Djinnack s’ajoute à une longue série de saisies qui confirment la centralité de la Casamance dans le commerce illicite du chanvre indien.

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