Sénégal : Un nouveau cadre législatif pour refonder le secteur rural

Le Chef de l’État a présidé la première réunion du Conseil national d’orientation agrosylvopastoral et halieutique, ouvrant la voie à une réforme d’envergure du monde rural. Cette rencontre, tenue à Dakar, marque une étape clé vers une gouvernance intégrée de l’agriculture, de la pêche, de la forêt et de l’élevage. Le futur projet de loi vise à harmoniser les politiques publiques rurales et à renforcer la souveraineté alimentaire du pays. L’adoption du texte est prévue à court terme en Conseil des ministres.

Vers une loi cadre pour une agriculture durable et inclusive

Le Président de la République du Sénégal a salué la mobilisation de l’ensemble des acteurs du développement rural lors de cette première session du Conseil national d’orientation agrosylvopastoral et halieutique. L’initiative s’inscrit dans une dynamique de modernisation du secteur, afin d’adapter les politiques publiques aux réalités économiques, sociales et environnementales du moment. Le futur dispositif législatif, actuellement en préparation, devrait articuler plus efficacement les interventions publiques dans les domaines de la production agricole, de la gestion forestière, du pastoralisme et de la pêche artisanale.

Le Chef de l’État a chargé le Premier ministre de soumettre dans les meilleurs délais le projet de loi et ses décrets d’application à l’examen du Conseil des ministres. Cette instruction vise à garantir une adoption rapide du texte pour permettre sa mise en œuvre dès 2026. Plusieurs sources au sein du gouvernement évoquent déjà la mise en place d’un cadre réglementaire renforcé autour de la sécurité foncière, de la durabilité environnementale et de la valorisation des ressources naturelles. Un volet particulier concernera la création d’un mécanisme de concertation permanent entre l’État, les collectivités territoriales et les organisations professionnelles.

Deux décennies après les dernières grandes réformes

Vingt ans après les révisions majeures du cadre rural, cette rencontre marque une rupture dans la gouvernance agricole. Les dernières réformes structurantes, engagées au début des années 2000, avaient permis la création d’instruments tels que le Programme national d’autosuffisance alimentaire et la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale. Toutefois, l’évolution rapide des défis — pression démographique, raréfaction des terres, effets du changement climatique — a rendu nécessaire une refonte globale. Les experts du secteur estiment que le nouveau texte devrait mieux définir les droits d’usage et les mécanismes de régulation, tout en favorisant les investissements productifs et la transparence dans l’attribution des ressources rurales.

Le nouveau projet de loi sera l’occasion d’intégrer les préoccupations contemporaines liées à la résilience climatique, à la gestion durable des sols et à la promotion des filières locales. Il devrait aussi permettre d’aligner la stratégie nationale sur les engagements régionaux pris au sein de la CEDEAO et du NEPAD. Cette convergence des politiques constitue une condition essentielle pour améliorer la compétitivité du secteur et renforcer la sécurité alimentaire, enjeu majeur pour les populations rurales.

En plaçant le développement rural au cœur de la Vision 2050, les autorités sénégalaises affichent leur volonté d’une croissance plus inclusive, équitable et durable. Ce processus de refondation législative, s’il est conduit avec rigueur, pourrait devenir l’un des piliers de la souveraineté alimentaire et de la stabilité territoriale du Sénégal.

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