Bénin : La Société civile se dit exclue par les acteurs politiques

Au Bénin, le débat sur la qualité de la vie publique et la place accordée aux organisations citoyennes prend une nouvelle ampleur. Lors du Symposium IAJP/CO 2025, un moment censé ouvrir un espace de réflexion pluraliste, la voix de la Société civile s’est élevée avec force pour dénoncer un malaise profond. Le cri d’alarme lancé par Ralmeg Gandaho, panéliste et acteur engagé, illustre une inquiétude désormais partagée par de nombreuses structures citoyennes. « Le chef de l’État doit nous écouter, nous entendre et instaurer un véritable dialogue. Ce pays ne compte que des patriotes, et nous devons œuvrer main dans la main », a plaidé Ralmeg Gandaho devant un public attentif. Cette déclaration, empreinte de patriotisme, survient alors que des acteurs de la Société civile estiment que le cadre juridique actuel réduit leur marge d’action.

Le cadre légal

Dans son intervention, Ralmeg Gandaho a longuement décrit ce qu’il considère comme une évolution préoccupante. Selon lui, plusieurs textes législatifs adoptés depuis 2018 ont durablement fragilisé la liberté d’action des organisations citoyennes. L’acteur cite notamment l’article 240 du Code pénal, en vigueur depuis décembre 2018, qui sanctionne sévèrement toute prise de parole ou publication susceptible de provoquer un « attroupement non armé ». Un dispositif si vague, explique-t-il, que même un simple échange informel entre quelques personnes peut être qualifié d’attroupement par l’interprétation d’un juge. « Ce que je dis ici, si trois ou cinq personnes viennent en discuter à la pause, cela peut être considéré comme un attroupement. Vous m’avez mis en danger », ironise-t-il, révélant la profondeur du malaise. À cela s’ajoute la nouvelle loi sur les associations, entrée en vigueur en juillet 2025, que la Société civile juge opaque et adoptée « sous silence ». Les organisations affirment n’avoir été associées ni au processus ni aux arbitrages finaux, découvrant le texte en même temps que l’ensemble de la population. Pire, certaines dispositions, notamment celles encadrant la prise de parole publique des associations sur les sujets « à connotation politique », sont perçues comme des instruments de dissuasion.

Un dialogue politique déserté

Au-delà de la loi, c’est l’attitude des partis politiques qui suscite la frustration. Le plaidoyer adressé aux trois groupes parlementaires dans le cadre de la loi sur les associations est resté lettre morte, y compris du côté de la principale formation d’opposition, Les Démocrates. Ce silence unanime renforce, selon Gandaho, l’impression d’un écosystème politique désormais fermé, comparable à « des poissons dans un aquarium, évoluant dans un univers qui échappe totalement aux citoyens ».

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1 réflexion au sujet de « Bénin : La Société civile se dit exclue par les acteurs politiques »

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