Contestation autour du Sénat au Bénin : Une nouvelle occasion pour rechercher le consensus

Alors que le débat sur la création du Sénat est très vif au Bénin, les divergences s’expriment avec vigueur au sein de la classe politique et intellectuelle. Entre partisans convaincus d’une avancée institutionnelle et opposants farouches dénonçant un projet inopportun, le pays semble une fois encore confronté à la nécessité d’un véritable dialogue. Et si cette controverse devenait justement l’occasion rêvée pour renouer avec l’esprit du consensus, fondement de la démocratie béninoise ? Depuis l’annonce du processus de mise en place du Sénat, plusieurs voix autorisées se sont élevées pour marquer leur désaccord. Parmi elles, l’ancien président Thomas Boni Yayi (l’un des membres de droit de la future institution si la révision est adoptée), l’ancienne directrice de cabinet du Président Kérékou Célestine Zanou et d’autres encore. Le Président Yayi a rejeté l’offre d’intégrer la nouvelle chambre, estimant que le moment est mal choisi et que les priorités nationales sont ailleurs. Ces figures évoquent un besoin urgent de « redynamiser la démocratie et l’État de droit » plutôt que d’étendre les structures institutionnelles. Pour certains observateurs, cette contestation révèle un déficit de concertation dans la conduite des réformes politiques.

Une opportunité de dialogue plutôt qu’un motif de rupture

Face à ces tensions, le président Patrice Talon, lors de sa dernière sortie médiatique, a lancé un appel à l’unité du peuple béninois. Cette invitation à l’unité, dans un contexte de crispation politique, sonne comme une main tendue. Elle ouvre la voie à une lecture plus apaisée du débat sur le Sénat. Au lieu d’accentuer les divisions, cette situation pourrait servir de catalyseur pour une discussion nationale sincère sur les réformes institutionnelles. La création du Sénat gagnerait à s’appuyer sur un consensus politique et social, condition essentielle pour renforcer sa légitimité.

Le consensus, moteur de la démocratie béninoise

L’histoire politique du Bénin enseigne que les moments de crise ou de désaccord ont souvent donné naissance à des solutions consensuelles exemplaires. La Conférence nationale de 1990 en est la meilleure illustration. Trente-cinq ans plus tard, le pays pourrait à nouveau s’inspirer de cet héritage pour aborder sereinement la question du Sénat.

Rechercher le consensus ne signifie pas retarder indéfiniment les réformes, mais plutôt les inscrire dans une dynamique participative et inclusive. La légitimité d’une institution ne se décrète pas : elle se construit dans l’adhésion collective. En ce sens, l’appel lancé par le chef de l’État pourrait devenir un tournant, à condition qu’il s’accompagne d’un cadre réel de concertation impliquant les forces politiques, la Société civile, les universitaires et les collectivités locales.

Construire ensemble plutôt que s’opposer

L’enjeu aujourd’hui dépasse la simple question du Sénat. Il s’agit de savoir comment le Bénin veut continuer à bâtir son modèle démocratique. La diversité d’opinions n’est pas une menace, mais une richesse si elle est gérée dans le respect mutuel.

Les partisans du Sénat y voient un moyen de renforcer la démocratie. Ses opposants craignent une institution coûteuse et sans impact concret sur la vie des citoyens. Entre ces deux visions, le dialogue demeure la seule passerelle possible.

Le président Talon a insisté sur la responsabilité collective dans la construction nationale. Cet esprit d’ouverture, s’il se traduit en actes concrets, pourrait rallumer la flamme du débat démocratique dans un climat de respect et de transparence. La tenue d’un dialogue sur les grandes réformes politiques serait une initiative salutaire pour rapprocher les positions et restaurer la confiance.

Une démocratie à consolider

Le Bénin a bâti sa réputation de « modèle démocratique » sur la capacité de ses acteurs à dialoguer et à privilégier la paix. La création du Sénat, loin d’être un simple exercice juridique, met à l’épreuve cette maturité politique. La situation actuelle offre donc une double opportunité : celle de revisiter les fondements du consensus national et de redéfinir ensemble la vision d’un État plus participatif et plus juste.

Plutôt que d’y voir un obstacle, la contestation autour du Sénat peut être le point de départ d’une nouvelle phase d’écoute, de partage et de responsabilité. Si le pouvoir  parvient à transformer cette divergence en espace de discussion constructive, le Bénin démontrera encore une fois sa capacité à surmonter les désaccords par le dialogue.

Le véritable défi, c’est de préserver l’unité nationale et de continuer à bâtir une démocratie où chaque réforme est l’expression d’un accord collectif. C’est dans cet esprit que le Bénin pourra, une fois encore, se hisser au rang des nations africaines qui font du dialogue, un outil de développement et de stabilité durable.

8 réflexions au sujet de “Contestation autour du Sénat au Bénin : Une nouvelle occasion pour rechercher le consensus”

  1. C’est à moins d’un an des élections présidentielles on fait une réforme constitutionnelle ???
    Les élections présidentielles sont faites pour quoi ???

    Si les gens ne veulent plus de la démocratie, suspendez la constitution, et chacun saura à quoi s’en tenir.

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  2. @Anonyme
     »… que des gens reviens au pouvoir pour 25 milliards+25 milliards= 45 milliards.. »
    on dit généralement :  »que des gens reviennent au pouvoir »
    et puis 25 milliards+25 milliards= 50 milliards et NON 45 milliards.
    Oui! Je sais ce sont des fautes de frappe, mais prenez l’habitude de vous relire.
    Merci

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  3. Pas de consensus possible autour d’un stratagème de perpétuation d’une main mise permanente sur l’accaparement des ressources du pays par une petite minorité et d’assurer une impunité à vie à cette minorité. Le Sénat va veiller à ce que l’oligarchie soit toujours puissante pour éviter une remise en cause du contrôle des biens publics illégalement appropriés depuis 2016 par quelques individus. Est-ce qu’il est possible de faire un consensus autour d’une telle forfaiture ?

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  4. Vous avez oublié de souligner le nom de Me Jacques Vergès qui le premier a dénoncé la forfaitaire sortie tout droit du laboratoire de notre constitutionnaliste et président de UPR Me Djogbenou.
    C’est lui l’idéologue du président qui donne les orientations astucieuses pour assurer le derriere du président. Bien qu’il s’en défend. Comprenez qu’il a pris un coup de vieux en quelques semaines puisqu’il n’est pas serein pour les lendemains de 2026.
    Il sait que Wadagni n’est pas certainement le mouton s’il croyait et quand il prendra ses marques ; il découvrira une autre facette de lui
    Le pouvoir d’Etat aidant.
    Ce pays n’a pas besoin de dialogue. Nous avons une bible qu’est la constitution de 1990. Qu’on reprenne les fondamentaux de cette constitution et ce pays retrouvera la paix.
    Je ne parle même pas de la gouvernance Talon qui doit être classée dans les archives sans apparaître dans les livres d’histoire.
    Ce que je crois .

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  5. Le consensus..moi je ne le vois pas..
    Mais une opération éclaire tôt de matin.. à la kouandete..pour capturer..Kim..et ses amis est souhaitable..voire même réclamee par le peuple..
    On a une longue..plage..des cocotiers..des cordes….et on est là à se plaindre..
    Les requins doivent manger.. aussi

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  6. De quel contestation vous parlez.? Qu’ils arrêtent ça . Si les gens ne peuvent pas aider à faire avancer le pays, qu’ils regardent alors le pays avancer avec eux.

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    • depuis 1990 c’est comme si certains politicards ne veulent pas que le pays avance. on compare deux époques qui sont opposés. est que le benin traverse un crise ou des coup d’état se multiplient comme en 1990? nous sommes a une ère où le développement est palpable et vue de nous tous de quelle contestation politique parlons nous ? que des gens reviens au pouvoir pour 25 milliards+25 milliards= 45 milliards

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  7. Quel consensus désiriez-vous avoir au sujet de cette question épineuse?
    La création d’un Sénat est mal partie. Les l*ups affamés politiques sont derrière cette sale idée pour mieux p**ler le pays à leur bon gré. Ce qu’ils ont accumulé durant les dix dernières années ne les suffit pas, et veulent pil##r davantage.
    Pauvre Bénin aux pauvres idées.

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