Création d’un Sénat au Bénin : L’analyse du politologue Mathias Hounkpè

Le débat autour d’une nouvelle révision de la Constitution béninoise continue de susciter des réactions au sein de la classe politique et de la société civile. L’un des derniers à s’exprimer sur la question est le politologue Mathias Hounkpè, administrateur de programmes à OSIWA (Open Society Initiative for West Africa). Dans une analyse publiée sur sa page Facebook, il a exprimé ses inquiétudes quant à la démarche et au contexte entourant le projet, estimant qu’il soulève de sérieuses suspicions politiques.

L’annonce d’un projet de réforme a été faite à l’Assemblée nationale le 31 octobre 2025, lors de l’ouverture de la deuxième session ordinaire. Selon le député Assan Seibou, l’un des initiateurs du texte, la proposition vise principalement à introduire un Sénat dans le système institutionnel béninois. Cette initiative, portée conjointement par les députés Assan Seibou (Bloc Républicain) et Natondé Aké (Union Progressiste – Le Renouveau), marque la perspective d’une seconde révision de la Loi fondamentale, après celle du 7 novembre 2019.

Pour Mathias Hounkpè, si la création d’un Sénat peut théoriquement renforcer la représentation territoriale et améliorer la qualité du travail législatif, le moment choisi et le processus engagé posent problème. Il estime que la réforme « en fin de mandat » nourrit la méfiance, rappelant que sur le continent africain, les révisions constitutionnelles tardives sont rarement perçues comme neutres. « Elles sont souvent interprétées comme des manœuvres de verrouillage politique ou de repositionnement », souligne-t-il.

L’expert relève également un déficit de transparence et d’inclusivité dans la conduite du processus. Selon lui, la rapidité avec laquelle la révision est envisagée donne « l’impression d’une réforme menée à huis clos », sans véritable débat public. Une telle approche, dit-il, risque d’affaiblir la légitimité du projet et d’alimenter la méfiance dans l’opinion.

Autre sujet d’inquiétude : la possible domination politique du futur Sénat. Mathias Hounkpè estime qu’en l’état actuel du paysage électoral, la coalition au pouvoir pourrait contrôler la présidence de la République, l’Assemblée nationale et, à terme, la nouvelle chambre haute. « Une telle configuration irait à l’encontre de l’objectif de représentativité et risquerait d’accentuer la concentration du pouvoir », avertit-il.

Le politologue conclut en rappelant que la légitimité d’une réforme constitutionnelle repose autant sur son contenu que sur son contexte. Selon lui, la prudence, la concertation nationale et la transparence doivent prévaloir pour garantir la confiance des citoyens et la durabilité des institutions.

8 réflexions au sujet de “Création d’un Sénat au Bénin : L’analyse du politologue Mathias Hounkpè”

  1. Il est important que ceux qui ont une conscience morale, une responsabilité pour le devenir de notre pays, se prononcent sur la dérive autocratique qui ne cesse de s’accentuer dans notre pays le Bénin.

    Le Bénin ne mérite pas ce qui lui arrive. Son histoire riche d’enseignement, de luttes héroïques, pour la liberté, la justice sociale et l’égalité, ne peut céder place à des dirigeants qui ne ressemblent en rien à ces valeurs.

    L’histoire s’aura compter ses dignes fils, même si les moments actuels sont difficiles, les patriotes doivent continuer le combat, la tête haute pour incarner l’espoir du changement.

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    • Se prononcer ??? C’est ça qui changera le déroulement du projet macabre ????
      Pas tout à fait .
      La seule alternative sera un événement imprévisible, une force majeure pour éradiquer cette mafia.
      Comptez sur la majorité silencieuse.
      Ce sera une révolution de palais sans un seul coup de canon .
      J’avoue .
      Cherchez l’erreur

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  2. Le procès des bongo au Gabon..et le verdict.. nous renseignent.. pourquoi.personne ne veut laisser le pouvoir lui échapper
    C est humain.. personne ne veut laisser le pouvoir lui échapper.. pour ne pas.subir..la justice
    Est ce le sénat va sauver..Kim.
    Je ne crois pas

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    • De toute façon.. nous n allons pas perdre de temps.. pour un procès
      On confisque. tout…et dans la foulée..pamm..pammm..pam..

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  3. Ooooh toi làààà faut pas gâter notre projet…tu seras nommé secrétaire Général Adjoint du Sénat….OLLAH OUMAR le chef gbévoun gan sera le SG …

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  4. Politologue djaan…. avec la cueillere de Georges Soro dans la bouche. Mêmes les verges plombier, grand mytho, conman, planton de OB, dr kpayo Doss. le prebendier sonangnon et autres analysent.. un non evenement

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