France : 3 femmes arrêtées pour un projet d'attentat

Trois jeunes femmes ont été mises en examen à la mi-octobre pour un projet d’attentat présumé à Paris rapporte RTL. L’affaire, révélée par Le Parisien et confirmée par le Parquet national antiterroriste (PNAT), met en évidence l’influence persistante des réseaux sociaux dans la diffusion de la propagande djihadiste et le rôle inquiétant de certains espaces numériques dans le basculement vers la violence.

Radicalisation numérique et projet d’attaque en France

Selon les premiers éléments de l’enquête confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), les trois jeunes femmes – âgées de 18, 19 et 21 ans – auraient échangé pendant plusieurs mois sur des plateformes comme Telegram et TikTok, autour d’idées violentes inspirées du discours de groupes extrémistes.

La plus âgée, K., 21 ans, atteinte de paraplégie, est décrite par ses proches comme psychologiquement fragile. Son avocat, Me Thibault Bailly, affirme qu’elle nie toute participation et espère que l’instruction permettra d’écarter les soupçons. La plus jeune, A., 18 ans, aurait eu un rôle plus périphérique. Elle conteste toute volonté de participer à une action violente.

Les enquêteurs considèrent toutefois B., 19 ans, comme la meneuse du groupe. Très active en ligne, elle gérait un compte TikTok suivi par environ 20 000 personnes et fréquentait plusieurs canaux pro-État islamique sur Telegram. Lors d’une perquisition à son domicile, les agents ont découvert un carnet où figuraient des notes sur la fabrication d’une ceinture explosive et le prix d’une arme automatique.

Les investigations ont également révélé des messages interceptés, dans lesquels B. exprimait le souhait de commettre un acte meurtrier en hommage à Ben Laden. Les échanges ont conduit les autorités à envisager un projet d’attentat visant des lieux de loisirs ou des salles de spectacle à Paris.

Une enquête du PNAT après plusieurs mois de surveillance

L’enquête a débuté à la fin de juillet 2025, après la détection d’échanges suspects sur les réseaux. Les services spécialisés ont alors mis en place un dispositif de surveillance qui a abouti, début octobre, à l’interpellation des trois jeunes femmes à Vierzon, Lyon et Villeurbanne.
Les investigations ont permis d’identifier des discussions autour d’un passage à l’acte coordonné et l’acquisition d’armes ou d’explosifs. L’idée d’une « opération commune » aurait circulé entre les trois suspectes.

Lors de son audition, B. a reconnu avoir envisagé un projet d’attentat, tout en précisant qu’il n’avait jamais été réellement planifié et qu’elle y aurait renoncé avant l’été. Malgré ces déclarations, les enquêteurs considèrent que les éléments matériels retrouvés à son domicile et les échanges interceptés justifient son placement en détention provisoire. Les trois femmes ont été mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et écrouées le 10 octobre 2025.

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