L’atmosphère entre Paris et Alger semble s’éclaircir. Après une période de forte turbulence diplomatique, des gestes récents et concrets suggèrent une volonté mutuelle de mettre un terme à la crise qui a lourdement pesé sur les relations bilatérales. Le facteur déclencheur de cet apaisement intervient à un moment où les deux capitales cherchent activement à restaurer un dialogue stable.
Le dégel diplomatique franco-algérien et ses prémices
La grâce présidentielle algérienne accordée à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis novembre 2024, a marqué un tournant spectaculaire. Pour rappel, l’écrivain de 81 ans, condamné à cinq ans de prison ferme pour « atteinte à l’unité nationale », a été libéré le 12 novembre 2025 pour des raisons humanitaires. Cette décision, intervenue après une intense pression internationale et notamment une demande appuyée du président allemand Frank-Walter Steinmeier, a été rapidement suivie d’une réception de l’écrivain à l’Élysée après son retour en France. Cet acte de clémence, conjugué à l’évacuation rapide de M. Sansal vers l’Allemagne pour des soins et son retour final à Paris, a permis d’ouvrir une brèche dans l’impasse politique.
Coopération entre Paris et Alger : un nouveau départ structuré
L’onde de choc positive générée par la libération de l’écrivain a immédiatement été suivie d’une initiative diplomatique française visant à consolider la désescalade. Seulement quelques jours après le retour de Boualem Sansal à Paris, la Secrétaire Générale du Quai d’Orsay, Anne-Marie Descôtes, s’est rendue à Alger le jeudi 20 novembre 2025. Cette visite, décrite comme la première d’un haut responsable français depuis la rupture diplomatique d’avril dernier, montre la détermination de Paris à relancer le dialogue.
L’objectif principal de ce déplacement est de remettre la coopération bilatérale sur les rails et de dépasser ce qui a été qualifié de crise la plus grave entre les deux pays depuis l’indépendance. Il est notable que l’Algérie, cherchant à accorder à la relation une dimension moins axée sur les seules questions migratoires ou sécuritaires, a privilégié la reprise des échanges avec le Quai d’Orsay plutôt qu’avec le ministère français de l’Intérieur. Ce choix indique une volonté algérienne de traiter la France comme un partenaire dans le cadre d’une relation diplomatique plus large. L’ensemble de ces événements, de la libération humanitaire d’un écrivain au rétablissement du contact au plus haut niveau administratif, dessine les contours d’un partenariat renouvelé et plus serein.
Le chemin vers une stabilité durable reste délicat, mais les actions posées en ce mois de novembre 2025 témoignent d’une dynamique positive et d’une volonté commune d’apaiser les tensions. La balle est désormais dans le camp des diplomaties pour concrétiser cette trêve en un partenariat solide et pérenne.



