Le sommet du G20 organisé les 22 et 23 novembre en Afrique du Sud devait mettre en avant les priorités économiques mondiales. Cependant, d’autres sujets assez complexes ont attiré l’attention. C’est le cas de la question du Sahara occidental. Comme le rappelle Yabiladi, les divergences entre partisans du Maroc et du Front Polisario ont ressurgi dans les coulisses au moment de rédiger la Déclaration finale. Cela montre que les tensions maghrébines trouvent souvent un écho sur la scène internationale.
Pendant des décennies, le dossier du Sahara occidental a nourri la rivalité entre Rabat et Alger, soutiens respectifs des deux camps opposés. Les relations diplomatiques se sont détériorées au fil des années, alimentées par l’échec des tentatives de médiation et par l’absence de progrès dans le processus supervisé par l’ONU. La MINURSO, chargée d’organiser un référendum d’autodétermination, n’a jamais pu atteindre cet objectif, laissant la situation figée. Ce blocage est aujourd’hui l’une des principales sources de crispation géopolitique au Maghreb, ce qui explique la facilité avec laquelle il se retrouve projeté dans des discussions internationales, même lorsqu’elles concernent des enjeux économiques.
Le sommet en Afrique du Sud bousculé par la question du Sahara occidental
En accueillant le G20, l’Afrique du Sud espérait inscrire dans la Déclaration finale une référence claire de soutien aux positions du Polisario. Cette tentative s’est heurtée à une opposition ferme de plusieurs délégations, qui refusaient une formulation jugée trop favorable à l’une des parties. Le texte adopté se limite finalement à rappeler la nécessité d’une solution politique durable et acceptable pour toutes les parties concernées, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et au mandat confié à la MINURSO.
Ce résultat représente un compromis, mais aussi un revers pour Pretoria, qui comptait sur cette rencontre pour rallier de nouveaux soutiens à sa vision du conflit. La bataille diplomatique n’a pas été visible dans les discours officiels, mais son empreinte s’est fait sentir à chaque étape de la négociation du texte.
Les rivalités algéro-marocaines continuent de peser sur la diplomatie africaine
Les relations entre le Maroc et l’Algérie n’ont pas été citées explicitement lors du sommet, mais elles ont influencé la dynamique des alliances entre pays africains. Les partisans des différentes positions se sont activés en coulisse pour défendre leur ligne, donnant à la rencontre économique une dimension géopolitique inattendue. Le simple fait que le Sahara occidental soit apparu dans les discussions du G20 montre l’ampleur de ce différend sur les relations entre États du continent.



