La France tire depuis des décennies une part essentielle de son électricité de ses centrales nucléaires, un choix énergétique qui la distingue de la plupart de ses voisins européens. Cette dépendance assumée au nucléaire civil, souvent débattue, révèle aujourd’hui ses avantages sur le plan économique. Les performances récentes du parc atomique français transforment l’Hexagone en fournisseur incontournable d’électricité pour le continent.
La France exporte son électricité vers l’Europe à un rythme inédit
L’année 2024 restera dans les annales : jamais le pays n’avait vendu autant d’électricité à ses voisins. Le solde net des échanges a dépassé les quatre-vingt-neuf térawattheures, effaçant des tablettes le précédent sommet vieux de plus de vingt ans. Cette performance commerciale a permis d’engranger plusieurs milliards d’euros. L’exercice 2025 suit une trajectoire similaire. À la fin du mois d’octobre, le cumul des exportations nettes avoisinait déjà les soixante-treize térawattheures. Durant la période estivale, les ventes mensuelles ont tutoyé des niveaux jamais observés, tandis que le seul troisième trimestre a dégagé plus d’un milliard d’euros de bénéfices nets selon les statistiques douanières.
Production nucléaire et énergies renouvelables dopent les exportations françaises
Cette dynamique repose sur plusieurs facteurs convergents. Le parc atomique hexagonal a amélioré son rendement de quelques points de pourcentage cette année, comme le souligne Michael Schrettle, analyste chez Volue, dans des propos rapportés par Bloomberg. Cette montée en puissance, conjuguée à un apport conséquent des filières renouvelables, a contribué à faire reculer les tarifs sur le marché intérieur. L’électricité tricolore gagne ainsi en attractivité pour les acheteurs étrangers. La consommation nationale, demeurée plutôt contenue, libère également des volumes supplémentaires destinés à l’export.
Si cette cadence se maintient jusqu’à la fin de l’année, les résultats de 2025 pourraient rivaliser avec ceux de l’exercice précédent, voire les surpasser. La France conforte ainsi sa position de pilier énergétique sur le continent, portée par un modèle où l’atome reste la clé de voûte.


