La situation sécuritaire au Nigeria reste préoccupante, avec une multiplication des enlèvements et des attaques visant des civils, des écoles et des localités rurales. Des organisations officielles ont signalé, ces derniers mois, plusieurs centaines de personnes enlevées dans différents États. Cette évolution démontre une pression persistante sur les autorités, qui cherchent à répondre à une demande publique de protection plus efficace. C’est dans ce climat que le Sénat nigérian a choisi de revoir l’approche législative appliquée aux enlèvements.
Reclassification des enlèvements au Nigeria et rôle des principaux acteurs institutionnels
Les membres de la chambre haute ont validé une décision qui modifie profondément le cadre juridique appliqué aux enlèvements. Sous la présidence du Président du Sénat Godswill Akpabio, les sénateurs ont adopté une résolution attribuant à ces actes le statut d’actes terroristes rapporte Sahara Reporters. Cette orientation découle d’un débat nourri initié par Ashiru Oyelola Yisa, soutenu ensuite par Opeyemi Bamidele, chef de la majorité sénatoriale.
Selon cette résolution, les infractions liées aux enlèvements doivent désormais être assorties de la peine de mort maximale, sans possibilité d’amende ni réduction de peine. Le Sénat a demandé à Opeyemi Bamidele de déposer rapidement un texte formalisant cette modification de la législation antiterroriste afin de traduire la décision en norme applicable.
Les sénateurs ont également décidé d’examiner plusieurs éléments jugés déterminants pour comprendre la vulnérabilité de certaines zones. Les comités chargés de la sécurité devront notamment investiguer le retrait de soldats d’une école de l’État de Kebbi peu avant une attaque menée par des groupes armés. Ils devront aussi étudier une circulaire relative au meurtre du général M. Uba à Maiduguri. Ces travaux devront être restitués dans un délai fixé par la chambre.
Stratégies sécuritaires au Nigeria : Joint Task Force et renforcement des dispositifs locaux
En parallèle de la reclassification juridique, les législateurs ont approuvé la mise en place d’une nouvelle Force opérationnelle conjointe (JTF) destinée à sécuriser le corridor Kwara-Kogi, un axe régulièrement ciblé par des groupes armés. Des bases avancées doivent être implantées à Eruku, Babanla, Oke-Ero, Isanlu et Wasagu dans l’État de Kebbi afin de consolider la présence des forces de sécurité dans ces zones vulnérables.
Le Sénat a également encouragé un appui renforcé aux groupes d’autodéfense locaux. Les parlementaires estiment qu’un soutien accru pourrait faciliter la protection des communautés. Ils ont aussi recommandé une révision de la réglementation sur les armes à feu pour aligner le cadre nigérian sur les règles observées dans plusieurs pays autorisant la détention d’armes par des citoyens considérés comme responsables. Il s’agit d’une orientation politique, et il pourrait être envisagé qu’elle fasse l’objet d’un débat public plus large avant toute adoption formelle.
