RDC : Naufrage sur la rivière Sankuru, au moins 64 disparus dans le Kasaï

Les eaux tumultueuses de la province du Kasaï sont une nouvelle fois le théâtre d’un drame humain majeur. Ce qui devait être un voyage ordinaire reliant Bena Dibele à la capitale, Kinshasa, s’est transformé en cauchemar pour plus d’une centaine de passagers. L’accident, survenu à l’embouchure de la rivière Sankuru, laisse derrière lui des familles dans l’angoisse et pose, encore une fois, la question de la sûreté des déplacements fluviaux dans la région.

Bilan humain lourd et sécurité fluviale précaire en RDC

L’incertitude plane désormais sur le sort d’environ 64 personnes, toujours portées disparues plusieurs heures après le chavirage. Selon les premières estimations, l’embarcation transportait près de 120 passagers au moment du drame. Si une cinquantaine de survivants ont pu être secourus, l’espoir de retrouver les autres voyageurs en vie s’amenuise à mesure que le temps s’écoule.

Ce type de catastrophe fait écho à une réalité douloureuse et récurrente sur le continent, où les voies navigables, artères vitales pour le commerce et les déplacements, se transforment régulièrement en pièges mortels. Du lac Victoria au fleuve Congo, la vétusté des flottes et l’absence de régulation rigoureuse transforment trop souvent les voyages interurbains en périls imminents, rappelant tristement le naufrage survenu sur le lac Kivu il y a un an.

Cette répétition des incidents tragiques souligne la vulnérabilité des populations qui n’ont souvent d’autre choix que d’emprunter ces routes fluviales pour leurs activités économiques ou familiales, malgré les risques connus.

Surcharge et navigation nocturne sur la rivière Sankuru

Les circonstances exactes du drame semblent converger vers des facteurs malheureusement habituels dans le secteur du transport fluvial congolais. La baleinière, une grande embarcation en bois typique de la région, aurait affronté des conditions de navigation particulièrement difficiles. La zone de l’accident est réputée pour ses tourbillons violents et ses courants imprévisibles, capables de déstabiliser même des navires expérimentés.

Cependant, la force du courant n’explique probablement pas tout. Des sources locales évoquent la surcharge du navire, un phénomène fréquent où marchandises et passagers s’entassent bien au-delà des limites de sécurité pour rentabiliser le trajet vers Kinshasa. À cela s’ajouterait l’hypothèse d’une navigation nocturne ou par visibilité réduite, une pratique pourtant décriée qui complique considérablement les manœuvres d’urgence face aux dangers naturels du cours d’eau.

Alors que les opérations de recherche se poursuivent dans des conditions difficiles, ce nouveau naufrage met les autorités provinciales et nationales face à l’urgence de repenser l’encadrement du transport sur le réseau hydrographique du pays. Pour l’heure, le Kasaï compte ses disparus et attend des réponses.

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