Rencontre avec Trump : Cristiano Ronaldo au cœur d’une tempête après sa visite

La visite de Cristiano Ronaldo à la Maison-Blanche a suscité un flot de réactions en ligne au Portugal et au-delà. La diffusion d’un selfie réunissant l’attaquant d’Al-Nassr, sa compagne Georgina Rodríguez, Donald Trump, Elon Musk, Howard Lutnick et David Sacks a alimenté un débat intense sur les réseaux sociaux. L’image, captée lors d’une réception organisée à Washington en présence du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, a rapidement enflammé une partie du public portugais qui s’interroge sur les implications symboliques d’un tel moment.

Avant même cette rencontre, Donald Trump avait multiplié les échanges avec différentes figures du football dans le cadre de la préparation de la Coupe du monde 2026. Cette séquence diplomatique autour de l’événement sportif avait déjà mis en lumière les liens établis entre le président américain et plusieurs personnalités du monde du ballon rond. La visite de Cristiano Ronaldo, survenue dans la même dynamique, a entraîné des réactions plus vives encore, nourries cette fois par les enjeux politiques rattachés à l’Arabie saoudite et au rôle médiatique du joueur.

Réactions partagées au Portugal

Les critiques les plus marquées sont venues des réseaux sociaux. L’ancienne journaliste Ana Garcia Martins, suivie par près d’un million d’abonnés, a tourné en dérision l’apparition de l’attaquant auprès du président américain. Elle a opposé l’absence du joueur au dernier match de qualification du Portugal à sa présence enthousiaste à Washington, estimant qu’il choisissait soigneusement les moments où il acceptait d’être exposé.

Dans les médias, la presse sportive a traité le sujet avec retenue, mais plusieurs éditorialistes ont exprimé leur malaise. À la chaîne SIC, João Nuno Assunção a rappelé que le joueur bénéficiait d’une renommée considérable et qu’il n’avait pas besoin, selon lui, de s’associer à des dirigeants accusés de graves violations des droits humains. Il a également souligné que l’image de paix et de solidarité souvent attribuée à Ronaldo risquait d’être écornée par un rapprochement trop visible avec le prince héritier saoudien, régulièrement critiqué pour ses méthodes répressives et impliqué, selon de nombreuses enquêtes internationales, dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.

Il a été amené « comme porte-étendard, comme représentant d’un royaume, car, naturellement, en tant qu’icône mondiale avec la visibilité et l’exposition dont il bénéficie, il est payé et utilisé à cette fin, mais Cristiano Ronaldo, je le souligne à nouveau, n’avait pas besoin de blanchir un régime qui persécute ses opposants, où il n’y a pas d’opposition politique et où les droits de l’homme sont souvent une question marginale. », aurait affirmé le journaliste selon Sicnoticias.pt. La chaîne CNN Portugal a relayé l’analyse du journaliste Tiago André Lopes, qui estime que la participation du joueur à cet événement s’insère dans une stratégie d’image portée par les autorités saoudiennes. Il considère que Cristiano Ronaldo, employé du club saoudien Al-Nassr, aurait été utilisé pour atténuer la perception internationale d’un régime contesté sur la question des droits humains.

Pressions des organisations et soutien institutionnel

L’ONG Amnesty International a rappelé la responsabilité symbolique du joueur auprès des jeunes et des admirateurs dans le monde. L’organisation regrette qu’il n’ait pas profité de cette rencontre pour défendre les droits humains ou interpeller les autorités saoudiennes, estimant que sa voix aurait pu porter. L’ONG critique plus largement les efforts de communication de Riyad pour projeter une image moderne et attractive, efforts auxquels le joueur contribue, selon elle, par sa visibilité.

Malgré ces réactions, certaines autorités portugaises adoptent une position différente. Le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, insiste sur l’impact positif de la notoriété du joueur pour le Portugal, soulignant que son influence dépasse largement le domaine sportif. Il s’est abstenu de commenter les polémiques, insistant plutôt sur la reconnaissance que le pays doit à l’attaquant pour son rôle dans la promotion du prestige national.