Sénégal : La note souveraine de nouveau dégradée, la dette reste sous pression

*L’agence de notation S&P a annoncé une nouvelle baisse de la note souveraine à long terme du Sénégal, passée de « B- » à « CCC+ ». La décision, rendue publique le 14 novembre, renvoie à la fragilité persistante des finances publiques. L’organisation évoque des risques accrus pour le refinancement des échéances commerciales attendues en 2026. Les autorités sénégalaises poursuivent parallèlement leurs négociations avec le FMI, sans qu’un accord ait encore été trouvé. L’enjeu central demeure la soutenabilité d’une dette dont une partie avait été omise dans les rapports officiels.

Pression accrue sur les finances publiques

L’abaissement de la notation intervient dans une période où l’État tente de réorganiser son calendrier d’endettement et de sécuriser ses prochains remboursements. Selon l’agence américaine, les besoins d’emprunt pour 2026 sont suffisamment élevés pour fragiliser l’équilibre budgétaire, déjà affecté par un volume important d’intérêts à servir. Le message adressé aux investisseurs souligne également que la note pourrait être revue à la baisse si les autorités ne parviennent pas à mobiliser les ressources nécessaires.

La surveillance dite « évolution » placée sur le pays reflète cette incertitude. Entre la charge de la dette contractée sur les marchés extérieurs et les tensions liées au service courant des obligations, les marges de manœuvre se réduisent. Le risque principal, décrit par S&P, concerne la capacité du Trésor à procéder aux refinancements requis dans les délais.

Un cadre économique marqué par les dettes non déclarées

Les autorités financières ont rappelé ces derniers mois l’ampleur des engagements découverts après la transition politique de 2024. Le nouveau gouvernement avait identifié près de 11 milliards de dollars de dettes non enregistrées dans les documents transmis aux institutions internationales. Cette situation avait conduit le Fonds monétaire international à suspendre un programme de 1,8 milliard de dollars, en attendant des clarifications sur la structure et la traçabilité de ces créances. Depuis, plusieurs séries de réunions ont été organisées avec les équipes techniques du Fonds, mais la mission qui s’est achevée à Dakar la semaine dernière n’a pas encore débouché sur un nouveau dispositif de financement.

Alors que les discussions internationales se poursuivent, le ministère sénégalais des Finances a communiqué, le 14 novembre, sur une opération réussie d’émission de titres publics au niveau national. L’État a mobilisé 99 milliards FCFA, dépassant ainsi un objectif initial fixé à 90 milliards FCFA. Selon l’administration, ce résultat confirme l’intérêt des investisseurs locaux pour les instruments émis par le Trésor, une tendance déjà observée lors de précédentes adjudications.

La position actuelle du Sénégal sera réévaluée par les agences et partenaires financiers à mesure que les éléments sur la dette consolidée et les capacités de refinancement seront clarifiés.

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