Le Conseil des ministres du 26 novembre 2025 a été marqué par une série d’orientations directement liées aux ambitions économiques et sociales du Sénégal. Sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye, les discussions ont abordé aussi bien le soutien au secteur privé national que la gestion des ressources halieutiques, la transformation du transport aérien ou encore la sécurité alimentaire. L’ensemble de ces décisions repose sur une volonté affichée de renforcer les capacités nationales dans des secteurs jugés déterminants.
Patriotisme économique et secteur privé national dans la Vision Sénégal 2050
Le Président de la République a réaffirmé son attachement au développement d’un secteur privé capable de porter la transformation économique du pays. Il a demandé au Premier ministre de repositionner les entreprises nationales au centre des projets publics et de renforcer les mécanismes de pilotage des investissements privés. Cette orientation concerne également la préparation du Conseil présidentiel de l’Investissement rénové, prévu pour mars 2026, que le chef de l’État souhaite organiser avec l’ensemble des acteurs économiques concernés.
L’initiative « Sunu Champion », annoncée pour un lancement effectif en décembre 2025, constitue l’un des outils retenus pour soutenir l’émergence de champions nationaux. Elle vise à améliorer la contribution des entreprises locales aux projets de l’Agenda national de Transformation Sénégal 2050. Cette volonté de consolidation du tissu économique national s’accompagne d’un appel à une mise en œuvre rigoureuse de la Stratégie nationale de Promotion de l’Investissement et du Développement du Secteur privé.
Sur le plan international, le Président Faye a partagé avec le Conseil les conclusions de sa participation au sommet UA–UE tenu à Luanda, où il a échangé avec plusieurs dirigeants africains et européens sur des sujets liés à la paix, au développement et au financement.
Pêches, sécurité alimentaire et transport aérien : trois chantiers prioritaires
Le secteur des pêches a occupé une place importante dans les discussions. Le Chef de l’État a insisté sur la nécessité de renforcer les contrôles contre la pêche illicite, d’étendre le repos biologique et d’évaluer les effets des mesures de gel des licences sur la zone économique exclusive. Il a également demandé d’accélérer la mise à jour du Code des Pêches, de moderniser les infrastructures artisanales et d’améliorer l’approvisionnement du marché national, notamment par un plan de rénovation du Marché national au Poisson de Pikine et par le développement de l’aquaculture.
Le transport aérien a également fait l’objet d’orientations précises. Après le Comité des ministres de l’ASECNA à Dakar, le Président a demandé une revue approfondie de la stratégie « Hub aérien » et un suivi soutenu des chantiers liés aux aéroports régionaux. Air Sénégal SA a été mentionnée comme un dossier à suivre attentivement, avec une demande d’améliorer la maîtrise des investissements, de la flotte et de la qualité de service. Le projet de modernisation de l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor a également été réaffirmé.
Le Premier ministre, pour sa part, a concentré sa communication sur la sécurité alimentaire et sanitaire. Il a présenté les orientations destinées à renforcer la résilience du pays face aux crises. Ces mesures incluent la révision de la Stratégie nationale de Sécurité alimentaire et de Résilience (SNSAR) et son opérationnalisation à travers le Programme d’Appui à la Sécurité alimentaire et à la Résilience (PNASAR). Le dispositif prévoit une vigilance accrue, une meilleure coordination territoriale et une harmonisation des politiques sectorielles au sein du Conseil national de Sécurité alimentaire.
Trois projets ont été évoqués pour leur avancement : la liaison maritime Dakar–Gorée, l’autoroute Dakar–Tivaouane–Saint-Louis et l’Agropole Sud. Le Premier ministre a donné des instructions pour accélérer leur mise en œuvre, en rappelant leur rôle dans le Plan de redressement économique et social.
Les orientations issues de ce Conseil des ministres traduisent une volonté claire de rassembler plusieurs leviers économiques sous une même dynamique : promotion du secteur privé, gestion durable des ressources halieutiques, amélioration du transport aérien et renforcement de la sécurité alimentaire. À la veille du marathon budgétaire, ces priorités pourraient jouer un rôle déterminant dans la structuration des politiques publiques pour l’année 2026.


