CAN 2025 : billetterie, VAR, hymnes… des incidents techniques signalés

Le Maroc accueille la 35ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des Nations avec des infrastructures sportives entièrement rénovées. Neuf stades répartis dans six villes ont été modernisés ou reconstruits pour l’occasion, dont le Complexe Moulay Abdellah de Rabat qui dispose de 68 700 places et d’une pelouse hybride combinant gazon naturel et fibres synthétiques. Les organisateurs ont investi plus de 3 milliards de dirhams dans ces installations qui respectent les standards internationaux de la CAF et de la FIFA. Malgré ces préparatifs ambitieux, plusieurs dysfonctionnements techniques ont émaillé le début de la compétition.

L’application Yalla paralysée dès le lancement de la billetterie

Les premières difficultés sont apparues en octobre 2025, bien avant le coup d’envoi de la compétition. L’application Yalla, développée par l’entreprise marocaine Netopia Solutions pour gérer les Fan ID et l’achat de billets, s’est révélée incapable de supporter l’afflux massif d’utilisateurs. Des milliers de supporters ont tenté pendant des heures de finaliser leur inscription sans succès. Les codes de vérification OTP n’arrivaient pas, des messages d’erreur recommandaient de « réessayer plus tard », et certains utilisateurs recevaient l’indication que leur adresse email était « déjà utilisée » alors qu’ils effectuaient leur première tentative.

La fonction de scan NFC, nécessaire pour vérifier les pièces d’identité, a également cessé de fonctionner. Un message « Visa en cours » apparaissait même pour les nationalités exemptées de visa, qualifié de simple « glitch temporaire » par l’équipe technique. Cette situation faisait suite à un premier échec fin septembre, lorsque la plateforme officielle de billetterie s’était effondrée quelques minutes seulement après son ouverture, obligeant les organisateurs à reporter la vente.

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Paradoxalement, une fois la compétition lancée, les stades sont souvent restés déserts malgré des annonces de guichets fermés. Les organisateurs ont dû distribuer des billets gratuitement ou ouvrir les portes en cours de match pour remplir les tribunes. Lors de la rencontre Égypte-Zimbabwe, le stade d’Agadir a débuté presque vide avant d’atteindre 30 000 spectateurs grâce à une ouverture gratuite pendant la seconde période. Selon la presse marocaine, les passants refusent parfois les billets offerts en raison des pluies diluviennes et des stades non couverts.

Panne de VAR et erreur de réalisation lors des premiers matchs

La première polémique arbitrale de la CAN 2025 a éclaté lors du match entre la RDC et le Bénin le 23 décembre. L’assistance vidéo à l’arbitrage a cessé de fonctionner pendant environ vingt minutes en pleine seconde période. L’arbitre sud-africain Abongile Tom a dû convoquer les deux capitaines au milieu du terrain pour les informer de la défaillance technique. Durant cette période, Chancel Mbemba a touché le ballon de la main dans sa propre surface de réparation, sans que l’arbitre puisse vérifier les images.

Le sélectionneur du Bénin Gernot Rohr a exprimé sa frustration après le match. « Comment ça se fait que dans une compétition aussi importante, au moment où on a un penalty, la VAR ne fonctionne pas ? Si ça ne fonctionne pas, il faut que l’arbitre arrête le jeu et attendre que ça remarche », a-t-il déclaré. Le gardien Saturnin Allagbé a ironisé sur cette situation : « Malheureusement, la panne de la VAR, ça tombe encore sur le Bénin ». Au-delà de la VAR, la seconde période a également été perturbée par des problèmes de connexion avec la montre de l’arbitre et le système audio.

Un autre incident technique a marqué le match d’ouverture entre l’Égypte et le Zimbabwe. Alors que l’hymne national égyptien retentissait dans le stade d’Agadir, le caméraman de Mediapro, société responsable de la production télévisuelle, a filmé par erreur les joueurs zimbabwéens et leurs supporters au lieu des Pharaons égyptiens. Cette confusion a créé un moment de flottement gênant, amplifiant la frustration des supporters égyptiens qui ont rapidement critiqué l’organisation sur les réseaux sociaux.

Ces dysfonctionnements soulèvent des interrogations sur la préparation technique d’une compétition qui vise à démontrer la capacité du Maroc à organiser de grands événements sportifs, notamment en vue de la Coupe du monde 2030. Les technologies déployées dans les stades, notamment les systèmes de drainage qui ont permis aux pelouses de résister aux pluies torrentielles, contrastent avec les défaillances observées dans les dispositifs d’arbitrage vidéo et de gestion de la billetterie.

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