La puissance technologique chinoise en matière de robotique ne cesse de croître. Les démonstrations publiques se multiplient : un androïde a franchi la ligne d’arrivée d’un semi-marathon en avril 2025 après avoir couru pendant plus de deux heures et demie, tandis que des machines développées par Unitree ont exécuté des chorégraphies complexes devant un public télévisé se chiffrant en centaines de millions de personnes lors des festivités du Nouvel An. Ces exploits découlent d’une politique industrielle volontariste baptisée « Made in China 2025« , qui ambitionne de placer le pays en position dominante sur le marché mondial des humanoïdes avant 2027. Les universités chinoises forment chaque année près de 350 000 spécialistes en génie mécanique, soit huit fois plus qu’aux États-Unis, tandis que la densité d’automatisation des usines dépasse celle de presque tous les autres pays.
Cette dynamique franchit un nouveau palier avec l’ouverture d’un établissement sans précédent. Le Phase II Beijing Humanoid Robot Data Training Center, établi dans le district de Shijingshan, représente la première institution au monde consacrée exclusivement à la formation professionnelle des machines humanoïdes. L’installation s’étend sur deux niveaux où sont reconstitués des ateliers de production et des espaces de vie quotidienne, permettant aux androïdes d’acquérir des compétences diversifiées.
Un apprentissage par immersion pour les androïdes de la capitale chinoise
La méthode pédagogique privilégie l’entraînement intensif et la variation des contextes. Les machines répètent inlassablement les mêmes mouvements dans des environnements régulièrement modifiés. Pour maîtriser le simple fait de déplacer un ustensile de cuisine vers une source de chaleur, les androïdes doivent effectuer l’opération plus de mille fois avant d’atteindre un niveau de fiabilité jugé acceptable. « Tout comme les enfants ont besoin de s’entraîner régulièrement pour apprendre à marcher, les robots doivent s’entraîner intensivement dans des scénarios variés afin de développer une intelligence fonctionnelle », affirme Zhu Kai, responsable de l’établissement.
Deux instructeurs humains supervisent simultanément chaque machine durant les séances d’entraînement. Les parcours proposés combinent des exercices variés : manipulation et classement de paquets, bobinage de câblerie, organisation d’espaces domestiques ou préparation culinaire. Cette diversification vise à enrichir la base de données que les androïdes constitueront progressivement, leur permettant d’analyser les situations et d’adapter leurs réactions de manière autonome.
Kuafu incarne l’excellence du programme de formation robotique
La vedette incontestée du programme se nomme Kuafu. Mesurant environ 165 centimètres, cet humanoïde fabriqué par Leju Robotics bénéficierait d’une connexion compatible avec les dernières normes de télécommunication mobile. Cette capacité de communication ultra-rapide favoriserait le traitement instantané des informations et l’optimisation continue de ses performances.
Les statistiques du centre témoignent de l’efficacité de l’approche retenue. Les machines formées maîtrisent désormais une vingtaine de savoir-faire professionnels distincts, couvrant notamment le transport de marchandises, le contrôle qualité et la distribution, avec des performances dépassant 95% de réussite. Le principe fondamental consiste à accumuler suffisamment d’expériences pour que les androïdes développent leur propre capacité d’analyse et prennent les décisions appropriées face aux défis rencontrés.
