Le mercredi 17 décembre 2025, un colloque scientifique de haut niveau s’est tenu pour interroger la place des actifs numériques dans le droit africain. Entre opportunités d’innovation et impératifs de régulation, les professionnels de la justice s’organisent pour ne pas rester en marge de cette révolution technologique. C’est sous le thème évocateur : « Les défis de la cryptomonnaie pour le droit africain et les professionnels de la justice : enjeux et perspectives » que se sont réunis les acteurs clés du monde judiciaire et institutionnel. L’objectif était de décrypter les implications juridiques des monnaies virtuelles dans un continent en pleine mutation numérique.
Dans son discours d’ouverture, Bernadette Houndékandji-Cadjovi, directrice de l’École de Formation des Professions Judiciaires (EFPJ), a d’emblée posé les bases du débat. Si les cryptomonnaies représentent un vecteur d’innovation majeure pour l’économie de demain, elles portent également en elles des risques non négligeables. La directrice a particulièrement insisté sur les menaces liées à la cybercriminalité, appelant les participants à des échanges sans tabou pour anticiper ces dérives.
Présent pour représenter le ministre de la Justice et de la Législation, Ulrich Gilbert Togbonon, directeur adjoint de cabinet, a emboîté le pas en soulignant l’urgence de la formation. Pour lui, les magistrats, avocats et greffiers ne peuvent plus ignorer ces évolutions.
Le volet technique et théorique a été porté par Gildas Nonnou, Agrégé des facultés de droit à l’Université d’Abomey-Calavi. Lors de sa communication inaugurale, il a défini la cryptomonnaie non pas comme une monnaie physique, mais comme une « écriture numérique ». « Il s’agit d’une série de chiffres dont la sécurité et la traçabilité sont garanties par la blockchain, une chaîne d’information décentralisée permettant un horodatage infalsifiable », a-t-il expliqué.
Les débats qui ont suivi ont mis en exergue un constat partagé : la cryptomonnaie est un « objet juridique non classique ». En Afrique, le cadre législatif régissant ces actifs demeure au stade embryonnaire. Pourtant, l’ambition est là. Les participants ont conclu sur la nécessité pour le continent de cesser d’être un simple spectateur pour devenir un acteur majeur de l’encadrement juridique de ces innovations.
Ce colloque marque ainsi une étape cruciale vers la création d’un environnement juridique sécurisé, capable de protéger les citoyens tout en encourageant l’essor technologique en Afrique.



