Paludisme : trois pays africains concentrent près de la moitié des décès (+ de 95% des décès en Afrique)

La lutte contre le paludisme reste l’un des plus grands défis sanitaires du continent africain. Cette maladie, transmise par la piqûre de moustiques infectés, provoque des accès de fièvre, d’anémie et, dans de nombreux cas, des complications mortelles. Malgré des décennies de campagnes de prévention, le parasite continue de circuler dans des zones où les systèmes de santé peinent à contenir sa progression, au point que certains pays se retrouvent aujourd’hui au centre des statistiques les plus alarmantes.

Hausse des décès et charge sanitaire record

Les dernières données rendues publiques par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) confirment un recul inquiétant des efforts de contrôle du paludisme. Alors que les infections se multiplient à un rythme soutenu, trois pays africains portent à eux seuls une part écrasante du fardeau mortel : le Nigeria, la République démocratique du Congo (RDC) et le Niger. Ensemble, ils concentrent près de la moitié des décès enregistrés sur le continent. Le Nigeria, avec près d’un tiers des vies perdues, occupe la première position, suivi par la RDC, puis le Niger, qui complète ce trio particulièrement affecté.

Dans ces pays, la maladie frappe avec une intensité telle que les services hospitaliers sont régulièrement dépassés. Les enfants de moins de cinq ans restent les plus exposés, représentant une majorité des décès liés au paludisme en Afrique. Cette vulnérabilité persistante montre que les dispositifs de prévention — moustiquaires imprégnées, tests rapides, traitements disponibles — ne suffisent toujours pas à couvrir les populations les plus sensibles.

Les chiffres publiés cette année témoignent d’une aggravation de la situation. Le nombre mondial de cas a progressé pour atteindre environ 282 millions, soit plusieurs millions d’infections supplémentaires par rapport à l’année précédente. Parallèlement, les décès liés au paludisme devraient avoisiner 610 000 en 2024. L’Afrique en concentre 95 %, illustrant la difficulté du continent à inverser durablement la tendance malgré les initiatives menées par les gouvernements et les partenaires internationaux.

Financement insuffisant et progression continue de la maladie

L’OMS alerte sur un facteur déterminant dans cette recrudescence : le manque de ressources financières. Les enveloppes consacrées à la lutte contre le paludisme se situent encore loin des besoins identifiés. Les investissements atteignent environ 3,9 milliards de dollars pour l’année 2024, alors que les programmes prévoient un objectif de 9,3 milliards de dollars d’ici 2025. Ce déficit freine la mise en œuvre des interventions essentielles, notamment dans les pays où la mortalité est la plus élevée.

Cette insuffisance budgétaire se répercute directement sur le terrain. Lorsque les campagnes de distribution de moustiquaires ou les programmes de traitement sont ralentis, les zones rurales et périurbaines se retrouvent rapidement exposées à une augmentation des transmissions. Il pourrait être envisagé que, sans un soutien accru, les pays déjà en difficulté voient leurs indicateurs de santé continuer de se dégrader, ce qui compliquerait encore davantage les perspectives de réduction des décès.

Les données détaillées de l’OMS placent le Nigeria, la RDC et le Niger au cœur des préoccupations actuelles. Leur poids dans les statistiques africaines souligne l’urgence d’une mobilisation renforcée, car tout progrès réalisé dans ces pays aurait un impact direct sur les résultats globaux du continent. Inversement, toute stagnation ou aggravation dans ces mêmes zones pourrait tirer vers le bas les avancées enregistrées ailleurs.

Une responsabilité collective pour infléchir la courbe

Le paludisme demeure une maladie évitable et traitable, mais les réalités observées rappellent que les progrès restent fragiles. La concentration d’une telle proportion de décès dans trois pays montre que les efforts doivent être ciblés, continus et adaptés aux spécificités locales. Réduire les inégalités d’accès aux soins, renforcer les systèmes sanitaires et garantir un financement stable constituent des leviers immédiats pour alléger le poids de la maladie.

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