Poutine soutient Maduro après la saisie d'un pétrolier par les USA

Le président russe Vladimir Poutine a réaffirmé jeudi 11 décembre son appui au Venezuela de Nicolás Maduro, au lendemain de la saisie par les États-Unis d’un pétrolier au large des côtes vénézuéliennes. Cette démonstration de solidarité intervient alors que Caracas fait face à une pression militaire et économique américaine sans précédent, marquant une nouvelle étape dans la confrontation entre Washington et l’axe russo-vénézuélien.

Au cours d’un échange téléphonique entre les deux dirigeants, Vladimir Poutine a manifesté sa solidarité envers le peuple vénézuélien tout en confirmant l’appui de Moscou aux mesures prises par l’administration Maduro pour préserver la souveraineté nationale face aux contraintes extérieures croissantes. Le Kremlin a diffusé un communiqué détaillant cette conversation, sans toutefois nommer explicitement les États-Unis, bien que l’allusion à Washington apparaisse évidente dans le contexte actuel des relations bilatérales tendues entre les deux puissances.

Les deux chefs d’État ont également réitéré leur détermination commune à poursuivre la réalisation de programmes conjoints russo-vénézuéliens dans divers secteurs stratégiques. Les domaines économique, énergétique et commercial figurent parmi les axes prioritaires de cette coopération renforcée, selon les autorités russes. Cette volonté de renforcer les liens bilatéraux s’inscrit dans la continuité du traité de coopération signé en mai dernier, fruit d’un rapprochement initié par Nicolás Maduro, allié historique de Moscou en Amérique latine.

Escalade militaire américaine dans les Caraïbes

Depuis la fin du mois d’août 2025, Washington a considérablement intensifié sa présence militaire dans la mer des Caraïbes sous couvert de lutte antidrogue. L’administration Trump a déployé une imposante force navale comprenant sept bâtiments de guerre, dont le porte-avions USS Gerald R. Ford, trois navires amphibies d’assaut et un sous-marin à propulsion nucléaire, mobilisant plus de 10 000 militaires dans la région. Cette démonstration de force s’est accompagnée d’une vingtaine de frappes aériennes contre des embarcations accusées de transporter des stupéfiants dans les eaux internationales des Caraïbes et du Pacifique, provoquant la mort d’au moins 83 personnes selon les derniers bilans disponibles. Washington justifie ces opérations par la nécessité d’enrayer le trafic de narcotiques orchestré notamment par le gang vénézuélien Tren de Aragua, tandis que l’administration américaine accuse directement Nicolas Maduro de diriger un réseau de narcotrafic et a porté la récompense pour sa capture à 50 millions de dollars.

Cette saisie récente d’un pétrolier constitue une nouvelle illustration de l’offensive multiforme menée par Washington contre le Venezuela. L’incident s’ajoute aux sanctions économiques déjà en vigueur et aux accusations répétées de narco-terrorisme portées contre le gouvernement de Caracas. Face à cette stratégie perçue comme une tentative de déstabilisation, le Venezuela a lancé des exercices militaires d’envergure et procédé à la mobilisation de réservistes pour démontrer sa capacité de résistance.

Renforcement de l’axe stratégique Moscou-Caracas

L’intervention de Vladimir Poutine témoigne de l’importance que le Kremlin accorde à son partenariat avec le Venezuela dans un contexte géopolitique marqué par les rivalités entre grandes puissances. Pour Moscou, maintenir une présence influente en Amérique latine représente un levier stratégique face à l’influence traditionnelle des États-Unis dans la région. Les projets économiques et énergétiques évoqués lors de l’entretien téléphonique revêtent une dimension particulière alors que le Venezuela dispose des plus importantes réserves pétrolières mondiales prouvées, estimées à plus de 300 milliards de barils.

La Russie s’est positionnée ces dernières années comme un partenaire commercial et militaire privilégié de Caracas, fournissant notamment du matériel de défense et un soutien technique dans le secteur énergétique. Cette alliance profite également au Venezuela qui trouve en Moscou un allié capable de contrebalancer l’isolement diplomatique et économique imposé par les sanctions occidentales. Le traité de coopération signé en mai dernier entre les deux nations prévoit d’élargir encore davantage les domaines de collaboration, incluant potentiellement des secteurs technologiques et financiers.

L’appel téléphonique de jeudi illustre la volonté des deux dirigeants de transformer les pressions américaines en opportunité de renforcement mutuel. Alors que Washington multiplie les actions contre le Venezuela, Moscou réaffirme son statut de protecteur diplomatique et économique de Caracas, consolidant ainsi son influence dans une région traditionnellement considérée comme l’arrière-cour des États-Unis.

Laisser un commentaire