RDC : Les USA accusent le Rwanda d’alimenter les combats dans l'est

Les tensions autour de l’est de la République démocratique du Congo reviennent brusquement sur le devant de la scène internationale. Washington affirme que Kigali joue un rôle actif dans l’intensification des affrontements, quelques jours seulement après la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington. D’après BFMTV, cette contradiction apparente alimente les inquiétudes au sein de la communauté internationale, qui redoute une nouvelle escalade dans une région déjà meurtrie.

Rivalités persistantes dans la région des Grands Lacs

Les rapports entre Kinshasa et Kigali restent marqués par des décennies de méfiance et de heurts, en particulier depuis les années 1990. La présence de groupes armés d’origine rwandaise sur le sol congolais, les accusations récurrentes d’ingérence militaire et les rivalités d’influence ont souvent ravivé les tensions. Malgré plusieurs tentatives de rapprochement, les deux pays peinent à instaurer une coopération durable. Les initiatives diplomatiques alternent avec des périodes de crispation, et les efforts de médiation régionaux ou internationaux n’ont jamais suffi à stabiliser durablement la zone. C’est dans cet environnement de fragilité politique et sécuritaire que s’inscrivent les développements récents liés à la montée des affrontements.

Inquiétude des USA à l’ONU

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, l’ambassadeur américain Mike Waltz a soutenu que des éléments des forces rwandaises auraient fourni du matériel, du soutien logistique et un appui à l’entraînement du M23. Selon lui, plusieurs milliers de soldats rwandais — entre 5.000 et 7.000 début décembre — combattraient aux côtés du groupe armé dans l’est de la RDC, un chiffre susceptible d’avoir augmenté avec la nouvelle offensive en cours. Les responsables américains évoquent l’utilisation de moyens jugés sophistiqués, ce qui renforcerait, d’après eux, la gravité de l’implication.

Ces déclarations surviennent alors même que Kinshasa et Kigali viennent de conclure un accord présenté comme une base pour réduire les tensions. Washington dit observer l’évolution de la situation avec un sentiment d’inquiétude croissante et fait part de sa déception face à la reprise des combats. Les Nations unies craignent qu’un élargissement du front alimente une détérioration rapide de la sécurité dans l’est de la RDC, alors que les violences des derniers jours pourraient, selon leurs évaluations, entraîner un débordement vers les pays voisins.

Que devint l’accord de Washington ?

Les critiques américaines interviennent seulement quelques jours après la signature de l’accord facilité par Donald Trump. Alors que cet engagement devait amorcer une baisse de la tension, les offensives du M23 remettent en cause la dynamique annoncée. Les États-Unis estiment que les actes observés sur le terrain risquent de contredire les engagements pris à Washington, et affirment que Kigali prendrait une direction opposée à celle d’un apaisement.

Mike Waltz a souligné que cette évolution pourrait mener la région vers davantage de désordre si les hostilités se poursuivent. L’écart entre les promesses diplomatiques et la réalité des combats soulève de nombreuses interrogations chez les partenaires internationaux, qui s’attendaient à une accalmie après l’accord. Pour Kinshasa, ces accusations renforcent l’idée que la situation dans l’est reste vulnérable malgré les initiatives politiques récentes.

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