La rencontre prévue ce mardi entre l’émissaire américain Steve Witkoff et Vladimir Poutine à Moscou attire l’attention internationale. Alors que l’objectif affiché est de négocier un accord de paix pour mettre fin à la guerre en Ukraine, la voix de l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin, reste très critique sur les chances de succès et sur la portée réelle de cette entrevue.
Un document révisé avant la rencontre
Avant de se rendre à Moscou, Steve Witkoff a participé à plusieurs séries de consultations à Genève et à Miami avec des responsables américains, ukrainiens et européens. Ces réunions ont permis de retravailler le projet initial de paix, afin de retirer certaines dispositions et de répondre aux critiques de Kiev et de ses alliés.
Witkoff doit présenter ce document remanié directement à Poutine.
L’objectif est de proposer un texte plus équilibré, reflétant les discussions préparatoires et tenant compte des inquiétudes concernant la souveraineté ukrainienne et la sécurité européenne. Invité sur France 2, Dominique de Villepin considère cependant que ce rôle de préparation et de présentation place l’émissaire américain au cœur d’une « comédie » diplomatique, où les négociations risquent davantage de servir les intérêts russes que de conduire à une paix véritable.
Les risques pour l’Ukraine et la sécurité européenne
Selon lui, Vladimir Poutine adopte une stratégie intransigeante et pourrait profiter des fragilités internes de l’Ukraine, notamment le scandale de corruption touchant Volodymyr Zelensky. Il redoute qu’un dirigeant ukrainien plus accommodant soit mis en avant, ouvrant la voie à une influence renforcée de Moscou.
Pour de Villepin, les négociations actuelles, même avec le document révisé, ne garantissent pas une paix juste. Il met en garde contre le risque d’un accord qui récompenserait l’agression russe ou qui forcerait l’Ukraine à faire des concessions inacceptables, transformant l’ensemble du processus diplomatique en spectacle sans substance réelle.
Il insiste sur la nécessité que toute solution respecte pleinement les règles internationales et assure la sécurité de l’Europe. Pour lui, la diplomatie américaine semble, dans cette configuration, jouer le jeu de la Russie, et seule une paix équilibrée pourra mettre fin durablement au conflit.



