Sénégal : L’APE 4 boucle l’année financière avec une forte mobilisation de l’épargne locale

La fin de l’année 2025 aura été marquée par une opération financière scrutée de près. Avec la clôture du quatrième Appel public à l’épargne (APE 4), l’État du Sénégal a réussi à mobiliser des ressources bien au-delà de ses prévisions initiales, envoyant un signal clair aux acteurs économiques locaux et régionaux. Cette opération intervient alors que le pays navigue entre des dynamiques financières contrastées, mêlant succès internes et prudence externe.

Finances publiques sénégalaises et marché régional de l’épargne

Au terme de l’APE 4, le montant total levé atteint 560 milliards de FCFA, dépassant de 160 milliards l’objectif initialement fixé. Cette performance repose sur une participation soutenue d’épargnants institutionnels et individuels, au Sénégal comme au sein de la diaspora. Les fonds mobilisés doivent contribuer au financement des priorités budgétaires de l’année 2025, avec une attention particulière portée aux projets structurants inscrits dans la stratégie nationale de transformation à l’horizon 2050.

Les conditions financières associées à l’opération traduisent une volonté de maîtrise des coûts. Les taux d’intérêt annoncés restent plafonnés à 6,95 %, tandis que les souscriptions ont été réparties sur plusieurs maturités pouvant aller jusqu’à dix ans. Cette configuration permet à l’État d’allonger la durée moyenne de sa dette et de réduire la pression immédiate sur sa trésorerie, tout en consolidant sa présence sur le marché financier régional.

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Cette réussite annuelle, obtenue à travers plusieurs opérations successives, illustre la capacité des autorités à s’appuyer sur l’épargne domestique pour répondre à leurs besoins de financement, tout en élargissant progressivement la base des investisseurs actifs sur ce segment.

Perceptions financières contrastées

Cette mobilisation interne intervient toutefois dans un environnement marqué par des signaux plus mitigés sur le plan international. Le Sénégal parvient à lever des ressources sur le marché régional de l’UEMOA, mais certains indicateurs témoignent d’une perception plus prudente de sa signature sur les marchés financiers mondiaux. Des informations antérieures indiquent que des prêts commerciaux à court terme contractés par le pays font l’objet de reventes avec des décotes inhabituelles, reflet d’une évaluation plus réservée du risque par certains investisseurs internationaux.

La coexistence de ces deux réalités met en évidence la complexité actuelle de la situation financière nationale. D’un côté, la confiance exprimée par les acteurs locaux et régionaux permet de sécuriser une part significative des besoins budgétaires. De l’autre, la gestion du profil d’endettement et la crédibilité financière à l’échelle internationale demeurent des enjeux suivis de près.

Dans ce contexte, les autorités soulignent que les efforts engagés en 2025 visent à renforcer la discipline budgétaire et à adapter les instruments de financement aux capacités réelles de l’économie. La poursuite des réformes annoncées pour 2026 devrait s’appuyer sur cette dynamique, avec l’objectif d’une trajectoire financière progressivement assainie et jugée soutenable par l’ensemble des partenaires.

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