Visa américain ou pas, Julius Malema s’en moque et choisit l’Afrique (vidéo)

Julius Malema ne cherche pas à rassurer Washington. Face aux rumeurs persistantes de restrictions de visa visant certaines figures politiques jugées trop radicales, le leader sud-africain des Combattants pour la liberté économique (EFF) a préféré répondre par la provocation et l’ironie. Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, il balaie d’un revers de main l’hypothèse d’une interdiction de séjour aux États-Unis et affirme, sans détour, son attachement au continent africain, présenté comme son véritable espace de référence politique et personnelle.

Loin d’un simple trait d’humour, cette sortie publique traduit une posture assumée. Julius Malema ne se contente pas de relativiser l’importance d’un visa américain : il affirme un choix clair, celui de l’Afrique, qu’il érige en alternative suffisante et légitime aux destinations occidentales.

Julius Malema privilégie l’Afrique plutôt que les États-Unis

Figure centrale de la vie politique sud-africaine depuis plus d’une décennie, Julius Malema s’est imposé par un style direct, souvent clivant, et par un discours radical sur la redistribution des terres, la souveraineté économique et la critique de l’impérialisme. Ancien dirigeant de la Ligue des jeunes de l’ANC avant de fonder l’EFF, il incarne une opposition charismatique qui mobilise une frange importante de la jeunesse sud-africaine. Son verbe tranchant et ses prises de position sans concession lui ont valu autant d’adeptes que de détracteurs, aussi bien en Afrique qu’au-delà.

C’est précisément cette réputation qui alimente aujourd’hui les spéculations autour d’éventuelles mesures de rétorsion diplomatique. Lors d’un rassemblement de son parti, Malema a reconnu que les positions de l’EFF heurtent régulièrement la politique étrangère américaine. Mais il a immédiatement rejeté toute idée de compromis dicté par la crainte de sanctions. Pour lui, le désaccord avec les puissances occidentales n’est ni un accident ni une faiblesse : il fait partie intégrante de son combat politique.

En affirmant qu’il n’entendrait jamais « reculer » pour plaire à l’Amérique, Julius Malema transforme une hypothèse de sanction en argument de mobilisation. Le message adressé à ses partisans est limpide : l’adhésion aux idéaux défendus par l’EFF ne dépend pas de l’acceptation de capitales étrangères. Elle se nourrit, au contraire, d’une fidélité revendiquée à l’Afrique et à ses priorités.

Jollof nigérian et visa américain, la réponse ironique de Julius Malema

C’est sur ce terrain que la séquence devenue virale prend toute sa dimension. Évoquant l’éventualité d’un refus d’entrée sur le sol américain, Julius Malema a expliqué qu’il n’y verrait aucun problème. À ses yeux, le continent africain offre suffisamment de destinations, de partenaires et d’espaces d’expression pour se passer des États-Unis. Zimbabwe, Botswana, Nigeria : la liste qu’il cite n’est pas anodine. Elle renvoie à une Afrique plurielle, capable d’accueillir et de nourrir ses propres leaders.

Le clin d’œil à la gastronomie nigériane, et en particulier au jollof rice, a largement contribué à la viralité de la vidéo. En opposant ce plat emblématique à la restauration rapide occidentale, Malema joue sur un registre populaire, accessible, presque familier. Mais derrière l’humour, le message est politique. Il valorise des symboles africains du quotidien pour affirmer une forme de fierté culturelle et d’autosuffisance, loin des standards imposés par l’Occident.

Cette référence au Nigeria n’est pas non plus déconnectée de son expérience personnelle. Le leader de l’EFF a rappelé l’accueil chaleureux reçu lors d’une précédente visite, évoquant un moment de convivialité partagé avec des responsables locaux. Là encore, l’anecdote sert un propos plus large : celui d’une Afrique capable de reconnaissance mutuelle et de solidarité entre ses acteurs politiques.

Une réponse aux pressions sans détour

Les déclarations de Julius Malema interviennent alors que circulent, sans confirmation officielle, des informations faisant état d’un possible durcissement des positions américaine et britannique à son égard. Ses prises de position sur la réforme agraire, son discours anti-impérialiste et ses appels à une transformation économique radicale sont régulièrement cités parmi les sources de tensions avec certaines chancelleries occidentales.

Plutôt que de démentir ou de minimiser ces rumeurs, Malema a choisi de les retourner à son avantage. En affirmant qu’il continuerait à « avancer, même en transpirant », il renforce l’image d’un leader résilient, déterminé à poursuivre son combat quelles que soient les pressions extérieures. Cette rhétorique, déjà bien connue de ses partisans, trouve ici un nouvel écho grâce à la diffusion massive de la vidéo.

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