Affaire vol de 50 000 cartes d’électeurs

  {ic_doc}{/ic_doc}La Fcbe aux prises avec la Rb

(A qui profite le flou actuel ?)

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Depuis quelques jours une supposée affaire de vol de 50.000 cartes d’électeurs pollue l’atmosphère en cette veille des élections municipales et communales au Bénin, donnant lieu à des accusations de fraude entre la Fcbe et la RB. Dimanche dernier, la tension est montée d’un cran suite à l’arrestation de dame Solange Capo-Chichi, membre de la Ced Littoral, coordonnatrice des 12ème et 13ème arrondissements et membre de la RB.
C e fut au cours d’une conférence de presse donnée par le sieur Eloi Djitrinou, membre de la Fcbe et président Ced Littoral que l’affaire de vol des 50.000 cartes par Marc Doubogan, membre du même démembrement de la Cena a été portée sur la place publique. Aux dires de M. Djitrinou, alors que son collègue Doubogan, coordonnateur des 9 ème et 10 ème arrondissements, n’est pas qualifié pour aller retirer du matériel à la Cena, il y serait allé à leur insu retirer 50.000 cartes d’électeurs, 3.000 listes électorales et 25 bobines de ficelles pour une destination inconnue. Le fait demeure d’ailleurs plus obscur selon M. Djitrinou qu’il n’y avait pas de besoin en cartes d’électeurs…

Dans sa défense le lendemain, le mis en cause, M. Doubogan a fait comprendre qu’il y avait bel et bien une pénurie de cartes d’électeurs dans sa zone et que c’est suite à un blocage volontaire des matériels par le chargé du matériel qu’il s’est vu dans l’obligation d’aller s’en approvisionner afin de ne pas pénaliser les populations des 9 ème et 10 ème arrondissements. M. Doubogan a d’ailleurs rectifié la quantité des matériels qu’il aurait volés avec décharges à l’appui. Selon ses déclarations, il a retiré auprès de la Cena, 11.000 cartes d’électeurs, 1500 listes électorales, 4000 PV journaliers, 12 registres électoraux, 20 registres de témoignage et 9 rouleaux de papiers hygiéniques. En somme, il s’agit d’une affaire dans laquelle les parties en présence tirent chacune le drap de son côté à un tel point qu’il est aujourd’hui difficile de situer la vérité.

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L’enjeu

Le but de toute cette manœuvre est, et demeure la conquête de la mairie de Cotonou. Pour ce faire, il convient d’user de tous les subterfuges et stratagèmes pour y arriver. Or, les acteurs politiques en scène aujourd’hui, ayant fait leurs armes à quelques exceptions près, dans les mêmes partis avant de devenir des adversaires, maîtrisent tous les rouages. Et du coup, on se surveille comme du lait sur le feu pour déjouer et dénoncer les pratiques peu orthodoxes pour gagner les élections. L’un de ces stratagèmes, consiste à diminuer avant le vote le suffrage de son adversaire. Et, c’est ce que semble dénoncer aujourd’hui la RB. Puisque, selon son représentant à la Ced littoral, M. Doubogan, c’est volontairement que la pénurie de cartes est créée dans sa zone de coordination. Une zone qui serait acquise à la RB. Pendant ce temps, la Fcbe crie au vol pour discréditer son adversaire dans une affaire qu’il était facile d’élucider et de circonscrire. Vu l’importance de l’enjeu, la mairie de la mégapole du Bénin, on peut comprendre que les uns et les autres ne soient pas prêts à se faire des cadeaux. Cependant, il importe qu’ils ne perdent pas de vue l’enjeu majeur que constituent la paix et la stabilité au Bénin.

Tollé autour de l’arrestation de dame Solange Capo-Chichi

Sous le prétexte que les multiples déclarations consécutives à la publication de l’affaire de vol de 50.000 cartes d’électeurs pourraient causer des troubles à l’ordre public, la police a procédé à des auditions. C’est ainsi qu’elle débarque chez dame Solange Capo-Chichi, membre de la Ced littoral, coordonnatrice des 12ème et 13ème arrondissements qu’elle embarque manu militari. Cette dernière étant membre de la Renaissance du Bénin, son arrestation a tôt fait de susciter de vives réactions de la part de ses co-partisans ainsi que des barons de la RB. Ce fut tard dans la nuit qu’elle fut relâchée. Malgré la profession de bonne foi du commissaire central de Cotonou, Constant Sossou, cette interpellation est considérée par nombre de béninois comme un abus de pouvoir, une preuve des violations dont certaines formations politiques accusent le pouvoir en place. Ainsi, les populations ont, dimanche dernier crié de slogans hostiles au président Boni Yayi. Il va sans dire que ce geste de la police nationale au lieu d’être perçu comme la promptitude du gouvernement à anticiper certaines dérives, donnent raison aux quatre ténors de la scène politique béninoise et aux ‘’jeunes premiers’’ du G13 qui lui reprochent de mettre à mal le premier principe cardinal de la démocratie : la liberté. L’événement du dimanche dernier a davantage conforté les Cotonois dans l’idée que le gouvernement tente d’écraser tous ceux qui ne sont pas avec lui. Du coup, les retombées vont à la RB qui, s’attend à rempiler à la mairie de Cotonou.

Benoît Mètonou

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