Table ronde au palais des congrès

{ic_doc}{/ic_doc}«Il faut investir plutôt que d’aider»

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La salle bleue du palais des congrès a abrité vendredi 21 mars 2008 une table ronde inscrite dans la programmation des manifestations de la neuvième édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Au cœur de cette table ronde, la place et le rôle de la culture dans le plan de développement des pays africains. Pour débattre de ce sujet, plusieurs professionnels de la culture étaient au rendez-vous. Ils étaient venus d’un peu partout dans le monde. La séance s’était déroulée en deux temps. Les participants à cette rencontre ont consacré leurs premières heures à faire l’état des lieux des filières et des principaux acteurs culturels. Ils se sont intéressés à l’image réelle des activités culturelles aujourd’hui au Bénin et en Afrique et ont tous déploré, entre autres, l’inexistence jusqu’à aujourd’hui d’un plan de développement culturel au Bénin. Cette responsabilité, à en croire les uns et les autres, incombe aux autorités politiques en particulier.

Il faudra que ces responsables aient conscience que la culture constitue la base du développement du Bénin, certifie l’artiste musicien Nel Oliver. Pour le plasticien Ousmane Alédji, les municipalités doivent, dans l’ère de la décentralisation, jouer un rôle important dans le développement culturel. Il fustige la non présence presque total de conseillers à la culture dans les mairies au Bénin. L’acteur culturel béninois se trouve limité dans sa ligne d’action, sans interlocuteur lorsqu’il a un projet à monter. Le manque d’infrastructures, de lieux de formation, de production, de diffusion, etc n’ont pas été oubliés. Le gros problème commun à tous les pays africains reste celui relatif au financement des activités culturelles. Quel que soit le domaine, les intervenants dont Ayoko Mensah, Ousmane Alédji, Henri Hessou, Alain Godonou, Akambi Akala, Luc Aimé Dansou l’ont tous avoué.

Au cours de la deuxième et dernière phase de la rencontre consacrée aux financements et nouvelles perspectives pour un meilleur positionnement de la culture en Afrique, ils ont de long en large médité sur cet élément qui constitue un véritable frein pour le développement de la culture dans les pays africains et par conséquent pour le développement de ces pays. En effet, la culture est la plus grande porte d’entrée économique des pays, confie le directeur de l’Ecole du patrimoine africain (Epa), Alain Godonou. La majorité des activités économiques s’appuient sur la culture. Aussi l’émergence d’un pays repose sur l’innovation qui est quant à elle relative à une maîtrise de la créativité. Et cette créativité n’a autres bases que la revalorisation des richesses culturelles. Il convient donc d’investir dans la culture plutôt que d’aider la culture ou du moins les professionnels de la culture. Ce qui bloque ces investissements est lié à l’option de l’économie néolibérale optée par les pays d’Afrique, explique le camerounais Adam Traoré. L’autre chose, est relative aux contraintes liées aux financement de l’éducation, des écoles, de l’eau, des centres de santé, renchérit Blaise Ahanhanzo Glèlè, maire d’Abomey.

Blaise Ahouansè

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