Dans la perspective des élections de 2011

Me Djogbénou propose des réformes au système électoral béninois
 (Il les suggérera  à la commission Ahanhanzo ce mardi)
Au titre des grandes leçons du scrutin du dimanche 20 avril dernier et en vue d’une meilleure organisation des prochaines élections au Bénin notamment les législatives et présidentielles de 2011, Me Joseph Djogbénou propose des réformes au système électoral. 

« La préparation des élections législatives et présidentielles de 2011 commence aujourd’hui à partir du bilan des présentes élections communales, municipales et locales ». Fort d’une telle conviction, Me Joseph Djogbénou, responsable de l’Organisation non gouvernementale Droit de l’homme, paix et développement (Dhpd) propose que de sérieuses réformes soient faites dès maintenant au système électoral béninois. Il en propose avec son organisation un certain nombre qu’il a partagé hier dimanche avec les animateurs et téléspectateurs de l’émission « Zone franche» de la chaîne de télévision Canal 3 Bénin. Depuis 2005 déjà et dans chacun des rapports rédigés à l’issue des élections présidentielles de mars 2006 et des législatives de mars 2007, les recommandations faites à en croire Me Djogbénou appelaient à repenser la Commission électorale nationale autonome (Cena) et à l’établissement d’une liste électorale permanente informatisée (Lépi). Ces recommandations demeurent encore valables et Me Djogbénou a essayé pendant l’émission de les repréciser, de les expliquer. Ainsi, il propose que désormais la Cena soit une « équipe technique permanente avec un mandat relativement plus long que ceux des institutions de la République ». Cette équipe technique a-t-il indiqué, doit être composée de « juristes, de sociologues et autres profils professionnels ayant une expérience en matière d’organisation d’élections ». Ces ressources sont disponibles au plan national, a insisté Me Djogbénou rappelant qu’ils sont d’ailleurs très sollicités à l’extérieur du pays. Me Djogbénou opte certes pour une Cena permanente composée de professionnels mais il réserve aux politiques leur droit de regard sur le processus électoral. Pour ce faire, il propose l’institution d’un conseil d’administration à partir  duquel les représentants des partis politiques pourront  surveiller la régularité des opérations électorales. Car, a-t-il expliqué, « les élections constituent un enjeu politique majeur et on ne peut pas écarter les politiques de l’organe en charge de leur organisation ».

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L’échec de l’expérience du Sap/Cena
Procédant à une évaluation sommaire du système électoral actuel, Me Djogbénou se sent certes interpellé par les ratés et autres dysfonctionnements notés dans le déroulement du processus électoral ayant conduit au scrutin du dimanche 20 avril dernier. Mais il est encore plus déçu de l’expérience du Secrétariat administratif permanent de la Commission électorale nationale autonome (Sap/Cena). Cette structure est chargée par la loi, entre autres  de l’entretien entre deux élections des matériels électoraux et de l’élaboration avant l’installation d’une nouvelle Cena des avant-projets de certains documents tels que le budget, le règlement intérieur et autres. Mais à l’arrivée de chaque Cena, observe Me Djogbénou, on a toujours tout repris à zéro. Le parc des outils informatiques, les matériels lourds électoraux sont exposés aux intempéries aussi bien dans la cour de la Cena à Cotonou que sur d’autres sites d’entreposage à l’intérieur du pays. Or, s’est-il surtout indigné, cette structure reçoit une dotation financière conformément à cette mission qui lui est dévolue par la loi. Son budget est pris en compte dans celui de la présidence et s’évalue à plusieurs centaines de millions de francs cfa par an pour un résultat non exploitable. Et c’est pourquoi Me Djogbénou  pense qu’elle pourrait ne plus être utile.

Ludovic D. Guédénon

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