L’actualité en ce début de semaine de travail, c’est bien la mise sous mandat de dépôt des 11 militants de la Rb impliqués dans la ténébreuse affaire de vol de cartes d’électeurs. Mais on ne peut occulter la visite , le week-end dernier, du président Boni Yayi au domicile de Mathieu Kérékou , en raison du contexte politique actuel , un contexte marqué par les suites de la déclaration du G13 et la sortie fracassante de ce qu’on appelle le G4 .Les passe d’armes verbales qui s’en sont suivies entre les Forces Cauris et leurs affidés d’une part et " leurs amis d’en face" d’autre part, n’ont pas fini de faire des vagues .
Cette visite nous a permis de redécouvrir Mathieu Kérékou, tel qu’en lui-même :mi-sérieux , mi-badin et toujours le discours sibyllin de celui qui en sait plus mais veut toujours en dire moins et surtout qui ne se sent responsable de rien . Intervenant au lendemain de la" part de vérité" de son ancien ministre, Amos Elègbè qui a eu le culot de le présenter comme son père et qui dit le connaître mieux que quiconque, les déclarations à l’emporte –pièce du "retraité des rois banques" sonnent en effet comme une sorte d’auto –réhabilitation sur le thème de l ’enfer c’est les autres ! Le général n’a rien fait, c’est son entourage !Autrement dit, les malheurs de Yayi aujourd’hui ressemblent à ses déboires d’hier, semble –t-il dire à l’adresse de son hôte d’un soir, comme pour lui dire de tenir bon et de ne pas céder aux pressions de sa nouvelle opposition. Mais ces conseils sonnent complètement faux, parce que la situation politique a évolué et l’élu d’avril 2006 se garderait bien de les suivre à la lettre.
Alors, si Kérékou s’est fendu de sa dernière déclaration pour expliquer l’échec de toute sa politique , après son come-back de 1996, c’est raté aussi !Puisque c’est à la suite de la mise à l’écart de tous les leaders politiques de son gouvernement que la débâcle de son régime s’est accentuée. Tout le monde connaît aujourd’hui le rôle que l’ancienne égérie Chantal de Souza Idohou a joué dans les deux dernières années ou presque de son règne. Un rôle de "parrain" d’une mafia politico-affairiste qui a procédé au siphonage en règle des caisses de l’Etat, au nez et à la barbe de toutes les structures de moralisation de la vie publique. Elle dont on sait qu’elle n’a pas dépassé le niveau de la classe de 3ème faisait et défaisait les gouvernements et faisait gicler des ministres , tout comme Mohamed Cissé de triste mémoire l’avait déjà fait à une certaine époque. Le Ministre Pierre Osho, fidèle parmi les fidèles a dû claquer la porte de mauvais gré. On connaît la suite. N’eut été la détermination d’une certaine société civile méconnaissable aujourd’hui, le général aurait rempilé après avoir tripatouillé la constitution. Que Kérékou cesse de prendre les Béninois pour des demeurés ou des amnésiques !Qu’il se réjouisse de ce qu’on ne lui tienne pas rigueur de tout le mal qu’il a fait à ce pays. L’histoire retiendra simplement que sa gouvernance a été l’une des plus calamiteuses que le pays ait connue en presque 50 ans d’indépendance.