L’élan d’un bon cru

A tout dire, Fitheb 2008 est une réussite. Festivaliers et profanes se sont abreuvés d’une vingtaine de spectacles à divers paliers. Il y a eu du beau, du moins beau aussi. On s’est réjoui. On s’est ennuyé également. Tous les spectacles n’ont pas comblés les attentes. Toutefois, la diversité des représentations a été d’une créativité féconde. Des professionnels de renom comme Etienne Minoungou, Manou Yablay, Adama Traoré, André Joly… ont été au rendez-vous, qui pour acheter des spectacles, qui pour découvrir des talents.

Les innovations et l’engagement du comité d’organisation ont été au service de l’expressivité artistique. Orden Alladatin et son équipe ont donné vie à leurs ambitions de faire du Fitheb un festival de qualité et par excellence la vitrine du théâtre en Afrique. Avoir pu réussir le défi de la couverture géographique des représentations en ajoute un peu à cet espoir que le théâtre ira s’enracinant dans l’espace culturel national. Donner à voir «Le procès de l’oreille rouge» à Cotonou, à Ouidah, à Abomey, relevait de la gageure et l’avoir tenu, permet d’offrir aussi aux spectateurs et aux férus du théâtre éloignés de Cotonou une participation à la fête… Mais aussi, et pourquoi pas, de susciter des vocations pour le développement du théâtre.
La création monumentale «Awobobo» du plasticien Dominique Zinkpè, l’exposition photographique de Charles Placide Tossou retraçant quelques éditions antérieures du Festival, l’animation du village du Fitheb avec des spectacles populaires, du fou-rire, sont autant d’initiatives qui rehaussent le niveau de la biennale et suscitent l’émulation dans les rangs du public de Cotonou. A longueur de journée et particulièrement en soirée, la mobilisation est très forte et la passion des uns et des autres de vivre pleinement les différentes attractions perceptibles. Musiciens amateurs et confirmés se joignent à la fête. A travers les différentes prestations, le moderne et le traditionnel ont fait découvrir et redécouvrir au public, des artistes et groupes d’artistes qui ont fait la gloire de la musique béninoise dans les années 60 et ceux de la génération actuelle.
Dans les localités autre que Cotonou, des insuffisances ont été notées dont la faible fréquentation des salles de spectacle. Mais cela n’entache pas pour autant l’ambition affichée des organisateurs de faire du Fitheb 2008 une édition de la maturité.
 
Vincent FOLY 

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