Polémique autour des élections municipales de 2008

La nécessité d’un débat contradictoire
 La mauvaise organisation qui a caractérisé les élections municipales, communales et locales du 20 avril dernier fait couler beaucoup d’encre et de salive. Pendant que le gouvernement tente de se dédouaner en rejetant tout le tort sur  la Commission électorale nationale autonome (Cena), celle-ci choisit plutôt de remettre le débat à une date ultérieure, arguant qu’il y a plus important pour l’heure. Alors que le peuple a soif de la vérité.

Lundi, le ministre de l’économie et des finances, Soulé Mana Lawani, a, au cours d’une conférence de presse démontré preuve à l’appui que la Cena préside par Pascal Todjinou  est la seule et unique responsable des ratés qui ont émaillé le scrutin du dimanche dernier.  Avec forte conviction, il a prouvé avec minutie et de façon chronologique les actes posés par son ministère pour la bonne tenue des élections. D’après ses propos, son ministère, partenaire direct de la Cena, a accompli les charges qui lui incombaient dans le processus électoral et ne saurait être comptable du retard observé au cours du scrutin. Autrement, cela est à mettre au passif de la Cena.  Une accusation très grave qui appelle la réaction de la Cena. Mais contre toute attente, le secrétaire chargé à la communication, Pascal Gandaho, a laissé entendre que l’institution en charge de l’organisation des municipales de 2008 ne répond à aucune attaque, quelle que soit sa provenance. Car, estime-t-il, l’heure n’est pas encore au bilan et que la situation de Godomey préoccupe actuellement la Cena. Il promet que la Cena situera en temps opportun le peuple béninois sur la part de responsabilité de chacun. Cette attitude de la Cena est d’ailleurs diversement appréciée. Pour certains, cela s’apparente à une fuite en avant, pendant que pour d’autres, c’est une sage décision. Face à la polémique générée par la sortie médiatique du ministre Lawani, il apparaît inévitable que les deux camps se doivent de dire la vérité au peuple béninois. Les Béninois veulent savoir le véritable responsable des déconvenues survenues lors de ces élections.  Et, cela passe par une confrontation des deux institutions (gouvernement et Cena) dans le but de mettre une fois pour toutes fin à la confusion. Mais, surtout pour tirer les leçons pour de meilleures organisations à l’avenir.

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Benoît Mètonou

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