Tous les regards tournés vers le gouvernement
A 72 heures de la date qu’aurait proposé la Commission électorale nationale autonome (Cena) pour la reprise des élections communales, municipales et locales dans les localités où les populations n’ont pas du tout voté dimanche dernier, la décision du conseil des ministres est toujours attendue pendant que les populations concernées expriment des inquiétudes et craintes.
Dans les villages de l’arrondissement de Godomey dans la commune d’Abomey-Calavi dans le département du littoral et dans la localité d’Aklankpa dans la commune de Ouèssè dans le département des Collines, le vote doit être repris.
La Commission électorale nationale autonome (Cena) semble en être déjà consciente à en croire le secrétaire chargé de la Communication, Pascal Gandaho qui d’ailleurs a indiqué hier sur une chaîne privée de télévision que la reprise du vote dans ses régions devrait intervenir à une échéance qui ne l’éloigne pas du contexte et de l’ambiance du 20 avril dernier. Toutes les missions d’observation du scrutin ont également recommandé que le vote soit repris dans les localités ont-ils unanimement indiqué avec force, « où les populations n’ont pas pu voter le 20 avril ». Mais plusieurs organes et institutions interviennent dans le mécanisme d’organisation des élections au Bénin. Il s’agit, dans le cadre des élections municipales, communales et locales de la Commission électorale nationale autonome (Cena), du gouvernement et de la Cour suprême. Si le premier organe est chargé de la préparation et de l’organisation des élections et que la Cour suprême est juge du contentieux électoral, le gouvernement quant à lui est l’institution chargée par la loi de convoquer le corps électoral chaque qu’il est nécessaire. C’est pourquoi tous les regards sont en ce moment tournés vers le pouvoir exécutif au sujet de la reprise effective et de la date du vote dans les localités concernées. Car plusieurs indiscrétions indiquent que l’organe chargé de préparer et d’organier ces nouveaux votes est prêt et a même proposé la date du dimanche 27 avril 2008. Alors beaucoup s’interrogent sur les conditions dans lesquelles le gouvernement voudrait que ces votes repris se déroulent puisque jusqu’à ce jeudi, 72 heures avant l’échéance, aucune décision ni pour rejeter la proposition de la Cena ni pour la prendre en compte n’a été prise par les nombreux conseils des ministres qui se sont tenus depuis le lundi 21 avril dernier. C’est vrai que 48 heures ont suffi pour organiser en 2006 le deuxième tour des élections présidentielles qui ont porté l’actuel président de la République au pouvoir. Mais il n’en demeure pas moins qu’il s’agit ici de deux élections couplées dont les circonscriptions électorales se déterminent en fonction des communes, des arrondissements et des villages ou quartiers de villes. Ce qui appelle forcément une préparation plus rigoureuse et plus de moyens. L’enjeu pour les populations concernées semble être si important que certains citoyens de l’arrondissement de Godomey par exemple ont exprimé hier jeudi à travers des médias audiovisuels leurs inquiétudes sur ce qu’elles appellent « le silence des autorités en charge de décider de la reprise du vote dans leur localité ».
L.D. G.