Etats-Unis d’Afrique. Il fait bon vivre pour tous les Africains. De l’autre côté en Europe, la misère dicte sa loi. Les Blancs ont faim. Ils sont sans emploi. Alors, il leur faut courir vers l’eldorado Afrique pour survivre.
Mais, il est difficile d’avoir le visa qui donne accès au continent-pays Afrique. Face à l’impossibilité d’avoir le précieux papier, ils débarquent en clandestins, pourchassés à longueur de journée et de nuit par la sécurité publique.
Le scénario du film «Africa Paradis» se résume ainsi. Il se décline en une série d’actions de quatre vingt dix (90) minutes environ, riche en suspense et en rebondissement. Le réalisateur Sylvestre Amoussou transpose en Afrique les réalités du continent européen. Il arrache à l’Europe son âme et son esprit et couvre l’Afrique avec. En effet, l’Europe est jusque-là, un continent où il fait mieux vivre. Mais, dans le même, c’est un continent sur lequel, il y a l’intolérance. L’Africain n’y est pas la bienvenue. Quand il débarque sur ce continent, quel qu’en soit son niveau d’étude, il est contraint à faire les travaux les plus humiliants. Il est traité comme un animal, un être vulgaire et encombrant. Sous le fallacieux prétexte qu’il est un sans-papier, il est pourchassé à tout bout de champ, traqué par la police et renvoyé comme un colis dangereux.
Au lieu de montrer l’Europe dans son infâme besogne, le réalisateur a préféré changer les lieux. L’objectif est de faire voir mais surtout sentir aux Européens ce qu’ils font subir aux Africains. Un objectif sensiblement atteint puisqu’à chaque projection du film, ça dérange les Européens. Par contre, ça comble la fierté des Africains. Ça augmente en soi l’orgueil d’être citoyen des Etats-Unis d’Afrique. Ces Etats-Unis qui sont tout juste dans l’imaginaire de Sylvestre Amoussou.
D’origine béninoise, Sylvestre Amoussou vit et travaille en France depuis vingt-six (26) ans. Comédien de théâtre au départ, il se convertit au cinéma avec son apparition dans des séries télévisées et fictions, notamment «Black Mic Mac 2», «Elisa», «Fantôme avec chauffeur» et «Paris selon Moussa». Il se lance ensuite dans une aventure professionnelle de réalisateur avec le court métrage «Les Scorpionnes» en 1997 et la série de trois fois vingt-six minutes «Achille» deux ans plus tard. Mais il faudra attendre 2006 pour qu’il se fasse réellement découvrir par le monde entier grâce à ce long métrage (trente-cinq millimètres couleur) titré «Africa Paradis». Un film qui lui a procuré beaucoup de prix dont le 1er prix au festival de verone, le prix du public à Tarifa, le prix du meilleur décors au festival panafricain de cinéma de Ouagadougou (Fespaco) 2007, le prix Ecobank Sembène Ousmane, le prix de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Fortuné Sossa
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