Source de rire. Procureur de billets. Voilà deux des qualités que je me permets de lui attribuer, celles qui m’intéressent le plus. Je veux nommer le théâtre populaire. Celui qui, à la différence de l’élitiste ne se pratique pas forcement par des professionnels du théâtre. Mais tous juste par des experts en improvisation qu’on assimile néanmoins à des professionnels, du moment où ils en vivent.
Je reconnais leur mérite au delà de toutes les potentialités dont ils disposent dans le domaine. Ce sont généralement des acteurs qui, sur scène, ont chacun un aspect physique ou moral spécifique qu’ils se battent d’exhiber. Soit montrer ses talents à travers des injures, soit montrer combien de fois son ventre est gros, soit passer tout le temps à se battre sur la scène… Des spécificités auxquelles ils donnent priorité et qui leur confèrent leur virtuel professionnalisme.
Toutefois je salue au passage les mérites de certains techniciens du théâtre élitiste qui s’associent parfois à eux pour combler un temps soit peu quelques vides. Ils ne pourront pas évidemment tout combler. Bavardage, enregistrement et audition sont les points essentiels ou moments forts de la création dans ce genre de théâtre. Autrement dit, les pièces ne sont souvent pas basées sur des textes écrits au départ. Le scénario n’existe pas presque.
Mais derrière ces aspects, le théâtre populaire marche plus sur le territoire national contrairement aux autres genres théâtraux. Les supports électroniques de ses pièces circulent facilement du Nord au Sud du Bénin. Tout simplement parce qu’ils sont destinés aux analphabètes. La quasi-majorité de la population béninoise l’étant, cela fait bon marché pour les praticiens de ce théâtre. L’occasion faisant larron, tout ce qu’elle recherche d’habitude, c’est l’humour, des grimasses ou paroles qui peuvent faire rire, distraire l’homme, le libérer, ne serait-ce que pour quelques minutes, de ses soucis. Et c’est là un mérite que je salue tout en le reconnaissant d’abord pour l’élitiste, le genre théâtral professionnel par excellence.
En effet, les soucis sont des ennemis de la bonne santé qui, par ricochet, est l’une des amies d’une nation en développement. Et comme le dira l’autre, «l’ennemi de mon ami est mon ennemi». Ainsi, les soucis sont des entraves au développement d’un peuple. Bon nombre de spectateurs se passent du contenu ou de la leçon. Du coup, l’achat des supports électroniques des pièces devient important. Par conséquent, la vente marche très bien, vraiment bien et très bien encore. Les acteurs qui s’adonnent au théâtre populaire font donc un chiffre d’affaires non négligeable. Ce qui réduit le taux du chômage dans le pays et, permet à ceux-ci de prendre en charge l’instruction et l’éducation de leurs enfants.
Blaise Ahouansè
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