La grogne persiste dans le rang des agents des préfectures du Bénin. La confusion entretenue par les représentants des ministres de la fonction publique et des finances en est la cause. Ces agents menacent d'ailleurs d'aller en grève illimitée dès le 1er juillet prochain si leurs doléances ne sont pas satisfaites par le gouvernement.
Depuis mardi, à l'instar de leurs collègues des autres préfectures, ceux de Cotonou, font tous les matins un sit-in sur leur lieu de travail. Ils entendent ainsi protester contre la sourde oreille que le gouvernement fait vis-à-vis de leurs revendications. En effet, le malheur de ces agents est né de la mise en œuvre du processus de décentralisation qui a changé le statut juridique de leur service. La décision a été donc pris par le gouvernement de les reverser dans le rang des agents permanents de l'Etat. Ainsi, ils vont désormais émarger au budget national. Ce sera la même proposition que le forum sur le bilan des cinq de décentralisation a recommandée. Mais contre toute attente, le gouvernement leur propose de devenir des agents contractuels. Ce que ces derniers n'acceptent pas alors que bon nombre d'entre eux ont dépassé la vingtaine d'années de carrière. A cette exigence qui a déjà trop duré, vient s'ajouter la contestation des retenus sur salaires que le ministre de la décentralisation a entrepris à leur encontre pour fait de grève. En effet, pour avoir fait grève en septembre 2007, le gouvernement a opéré des retenus sur leur salaire. La goutte d'eau qui a débordé le vase est que suite à la grève de soixante-douze heures des 17, 18 et 19 passés, alors que les états financiers étaient déjà bouclés et déposés au ministre de la décentralisation, ce dernier renvoie les documents pour qu'il soit soustrait les jours de débrayage. Depuis lors, les agents des préfectures sont sans salaires alors qu'ils perçoivent habituellement le 20 de chaque mois. Sous la direction des secrétaires généraux, Victorien Agbessi du Synacob, Alain Béhanzin du Synatrat, Djibril Chabi Bata du Synatel et Joseph Agbé du Synafoteb, les agents sont donc décidés à en découdre avec le gouvernement et le ministre de la décentralisation en particulier. Pour cela, ils déclenchent une grève illimitée le 1er juillet prochain. C'est donc des jours sombres en perspective pour le ministre Issa Démonlé Moko qui, selon les agents des collectivités a pourtant bâti sa renommée en travaillant avec les collectivités locales.
Benoît Mètonou
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