Des cours de maisons transformées en de vastes étendues d’eau. Chambres, salons , cuisines et douches sont devenus des piscines à contenance variable. Des populations en pleurs parce qu’impuissantes devant la furie de cette eau qui gagne du terrain de jour en jour. Le triste spectacle qu’offrent certains quartiers de Cotonou et des ses environs en ces moments de forte pluie. Comme par passé, certains ont déjà déserté ces maisons inondées, pour se réfugier, qui chez un parent, qui chez un ami. Mais les autres, toujours sans solution, se voient, contraints de vivre dans cette eau avec toutes les peines du monde. Même les briques qui pouvaient servir de passerelle de fortune ne sont plus efficaces à bien d’endroits, eu égard à la hauteur que prend davantage l’eau. Ainsi, pieds nus, hommes et femmes, vieillards et enfants, pataugent dans cette eau pour vaquer à diverses occupations. Non sans compter, avec les reptiles, tessons de bouteilles et autres objets tranchants, sur lesquels, ils peuvent passer sans le savoir. Faut-il encore évoquer la prolifération des moustiques dans ces milieux ? La situation est, en tout cas bien grave dans les quartiers concernés.
Personne n’oublie encore, les images fortes montrant le président Boni Yayi et tout son gouvernement, pieds dans l’eau, lors des inondations de 2006. Signe de la détermination des hautes autorités de ce pays à mettre fin à ce sinistre, avait-on pensé. Les mesures annoncées à l’époque –à grand renfort médiatique -n’étaient pas moins convaincantes, puis qu’un programme spécial avait été même élaboré. Mais de la parole aux actes, le gouvernement de Boni Yayi n’a pas pu beaucoup évoluer. Quelques actions sporadiques, comme le pompage d’eau par – ci et par là et la distribution de médicaments et de vivres, ont été effectuées. Puis, rien de plus. Le programme s’en est arrêté là. Les populations sinistrées ont dû faire face, elles-mêmes, au reste des dégâts jusqu’au retrait total de l’eau en fin de saison. Nous – y voilà de nouveau, avec les mêmes problèmes. On attend de voir comment les autorités y feront face cette fois-ci.
Christian Tchanou
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