A la tête d’une importante délégation de son parti, le Parti social démocrate (Psd) composée entre autres du secrétaire général, Emmanuel Golou, Bruno Amoussou a pris part les 14 et 15 juin à Abidjan en Côte d’ivoire, à une réunion du comité Afrique de l’Internationale socialiste qui s’est penché sur certains grands défis du continent noir. Tel que mentionné dans la déclaration ayant sanctionné leurs travaux et ci-dessous publiée, l’ancien ministre d’Etat béninois et ses pairs socialistes africains ont d’importantes résolutions relatives entre autres, à la Situation nationale en Côte d’ivoire ; au renforcement de la démocratie et l’éradication des conflits nationaux, à la crise alimentaire et son impact en Afrique puis aux défis de la paix et de la sécurité en Afrique respectivement inscrits à l’ordre du jour de leur session.
ABIDJAN, COTE D’IVOIRE
14 15 JUIN 2008
DECLARATION D’ABIDJAN
-Le Comité Afrique de l’Internationale socialiste s’est réuni à Abidjan en Côte d’ivoire les 14 et 15 juin 2008.
-Les débats ont porté sur quatre thèmes
-La Situation nationale en Côte d’ivoire
-Le renforcement de la démocratie et l’éradication des conflits nationaux
-La crise alimentaire et son impact en Afrique
-Les défis de la paix et de la sécurité en Afrique.
A l’issue des discussions riches et fructueuses, il a été retenu .
A propos de la situation en Côte d’ivoire, le Comité Afrique observe que le processus de règlement du conflit est bien engagé et qu’il est nécessaire de coller à la réalité des Accords de Ouagadougou. Il importe pour ce faire d’élaborer un programme qui permette d’affronter les problèmes qui limitent le redéploiement total de l’administration pour assurer la sécurité des populations et éradiquer les conséquences économiques et. sociales de la guerre. Il faut également assurer le financement conséquent de l’ensemble du processus avec la participation de la communauté internationale.
Compte tenu des efforts louables qui ont été déployés par les autorités ivoiriennes, il salue par ailleurs le dialogue direct et félicite son initiateur et ses acteurs. Il a été retenu de les encourager à atteindre leurs objectifs.
Tout en réaffirmant la nécessité de la confiance entre les acteurs du processus de paix, ceux ci sont invités à procéder à un réel et véritable désarmement de tous ceux qui détiennent illégalement des ‘ armes et à
prendre en charge tous les autres sujets qui pourraient remettre en cause le processus.
A propos du renforcement de la démocratie en vue de l’éradication des conflits nationaux, il a été reconnu la nécessité de promouvoir l’Etat de droit s’appuyant sur une conscience citoyenne respectueuse des exigences de la consolidation de la nation et de l’Etat, facteur de bonne gouvernance et moyen de lutte contre la corruption. Il a également été retenu de développer des stratégies pertinentes pour réduire la pauvreté et la misère, de promouvoir la culture démocratique par une éducation adéquate, et de rendre l’accès aux médias publics équitable et égalitaire et d’assoire une organisation administrative facilitant la participation de tous.
Il s’agit également de lutter contre la monopolisation du pouvoir par la manipulation des constitutions. Aussi importe t il d’assurer l’intégrité des principes d’une constitution en l’asseyant sur des bases pures et inébranlables. Il faut également encourager les sociétés civiles dans leurs actions ; promouvoir la démocratie à l’intérieur des partis politiques ; être attentif au contexte mondial dans lequel évoluent les démocraties en Afrique. Il convient enfin d’être vigilant quant à la place à accorder aux minorités sociologiques et politiques, à l’importance démographique de la jeunesse dans nos pays en prenant en compte la dimension genre dans les politiques et programmes nationaux, conformément à la résolution 1325.
S’agissant de la crise alimentaire qui sévit actuellement dans le monde et qui débouche sur des manifestations dans les zones urbaines, il a été observé qu’elle prend sa source dans la pensée et la politique libérale sur l’économie mondiale. Elle résulte de l’action des Institutions internationales, de la recherche d’énergies alternatives au pétrole, de l’accroissement de la demande dans les pays émergents, de l’échec des politiques agricoles exacerbé par le refus du principe des subventions dans les pays sous développés, et des conséquences des conflits armés.
S’agissant des solutions, il importe en premier lieu de reconnaître le rôle des femmes africaines dans la production alimentaire et la commercialisation des produits vivriers. Aussi convient il de prendre en charge leur formation afin qu’elles puissent participer pleinement à l’élaboration de nouvelles politiques agricoles.
Il s’agit alors, dans l’immédiat, de faire jouer la solidarité internationale par l’adoption d’un plan d’urgence d’aide alimentaire à travers les Institutions internationales. ~II apparaît même que des banques occidentales émettent des actions en bourse relatives aux spéculations des denrées alimentaires Il serait indiqué d’instaurer une taxe spéciale qui viserait toute action boursière liée à la spéculation sur les denrées alimentaires.
Mais à moyen terme, il faudra limiter l’utilisation des agrocarburants, promouvoir les cultures vivrières ainsi que les investissements dans la production agricole. Une résolution essentielle est de produire ce que nous consommons et de consommer ce que nous produisons. Il importe en outre de s’attaquer à la source idéologique du problème en repensant le modèle économique libéral. Un système de veille au niveau mondial permettra une allocation adéquate des ressources mondiales disponibles en favorisant la promotion de la démocratie plutôt que la course absurde aux armements.
A propos des défis en matière de paix et de sécurité, il a été relevé l’existence de plusieurs défis au niveau du continent. Il a donc été retenu de les définir en vue de concevoir des stratégies permettant de les relever. Il s’agit de rendre lUnion africaine opérationnelle et efficace dans le domaine de la paix, de la sécurité et du règlement des conflits, d’amener le système d’intervention des Nations Unies à être plus démocratique, de lutter contre l’impunité. Il est recommandé aux pays africains membres de l’UA de faire preuve de beaucoup de solidarité en évitant notamment de servir de basse arrière à des factions rebelles contre un pouvoir légitime.
Il importe d’assurer et d’accroître la représentation des femmes à tous les niveaux de prise de décision dans la prévention des conflits, leur gestion et leur règlement, d’accorder une protection particulière aux femmes, aux enfants ainsi qu’aux populations réfugiées lors des conflits, de mettre fin à l’impunité des crimes sexuels y compris la violence sexo spécifique.
Le Comité Afrique souhaite vivement que la situation en Guinée Equatoriale, en Guinée Conakry et au Zimbabwe puisse connaître une solution équitable, durable et honorable pour toutes les parties, son seul souci étant la sauvegarde des principes démocratiques dans les Etats africains.
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