Difficile développement du Bénin

/food/ipolitique.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » border= »0″ style= »float: right; » />Sébastien Ajavon fait un sévère diagnostic

Invité hier sur l’émission ‘’Zone franche’’ de la chaîne de télévision Canal 3 Bénin, le président du Conseil national du patronat du Bénin (Cnp-Bénin), Sébastien Ajavon a essentiellement passé au peigne fin les différents compartiments de la politique socio-économique appliquée actuellement par le président Boni Yayi et son gouvernement. Une politique qu’il faut améliorer si on veut réellement faire émerger le Bénin. {joso}Pendant près d’une heure trente minutes, Sébastien Ajavon, administrateur général du groupe Cajaf Comon, a abordé les différents domaines tels que la privatisation des sociétés d’Etat, la problématique de l’énergie, la zone franche industrielle et la politique industrielle, l’environnement fiscal, l’agriculture, l’éducation et la cherté de la vie. Le fonctionnement  de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) a été également l’une des questions sur lesquelles s’est prononcé le patron des patrons béninois.

La privation, un moyen sûr de résorber la pauvreté

Dans son intervention sur la privatisation, Sébastien Ajavon estime que si elle était bien menée, elle permettrait de résorber la pauvreté et de créer des emplois. Il trouve regrettable que la volonté affichée par le chef de l’Etat qui est allé même jusqu’à produire un chronogramme pour la privatisation des sociétés telles que la Sonapra, la Sbee, la Poste et bien d’autres, n’ait pas été concrétisée. Ce qui aurait pu mettre fin à la mauvaise gestion qui a cours dans ces sociétés et qui ne sont en réalité que des vaches à lait. Pour lui, tant que les directeurs de ces sociétés n’en seront pas actionnaires, leurs gestions laisseront toujours à désirer.  C’est pourquoi, il souhaite que le gouvernement passe à la privatisation des sociétés encore sous son contrôle et ceci conformément à  la Constitution du Bénin, puisqu’il s’agit d’une économie libérale.

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L’énergie, moteur d’une agriculture florissante et d’une industrialisation compétitive

La sentence de Sébastien Ajavon dans ce domaine est sans équivoque. « Il ne saurait avoir de développement sans énergie », a-t-il décrété. Qu’il s’agisse de l’agriculture ou de l’industrie, ces deux secteurs primordiaux pour le développement ont besoin d’énergie. C’est pourquoi, à un moment donné, l’option du président Boni Yayi de se désengager de la fourniture de l’énergie au profit du secteur privé avait reçu un écho favorable auprès des opérateurs économiques. Sébastien Ajavon va révéler qu’ils ont, au niveau du Conseil national du patronat (Cnp-Bénin) et de la Chambre du commerce et d’industrie du Bénin (Ccib) mis sur pied un comité qui après avoir étudié la faisabilité, a démontré que l’énergie pouvait coûter moins chère  qu’elle ne l’est actuellement avec la Sbee, pourvu que le projet gazoduc soit finalisé. Mais, contre toute attente, l’Etat même commande des turbines à gaz pour produire l’énergie. Du coup, les opérateurs économiques ne savaient plus quoi faire. D’un autre côté, l’instabilité énergétique a déjà fait perdre au Bénin deux cents cinquante (250) entreprises au profit du Ghana suite à la crise ivoirienne selon M. Sébastien Ajavon. Pour toutes ces raisons, le président du Cnp-Bénin estime qu’il faut que l’Etat, laisse à la charge des privés la production de l’énergie.

La nécessité d’assainir l’environnement fiscal

Comme on pouvait s’y attendre, l’homme d’affaires n’a pas passé sous silence la politique fiscale. Pour lui, cette politique a besoin d’être assainir pour favoriser l’investissement. Premièrement, il souhaite que les textes soient valables pour tout le monde et non applicable d’après la couleur politique.  Deuxièmement, l’environnement juridique doit être revu. Non seulement, il faut revoir certains textes, mais il faut surtout de la célérité dans les procédures administratives. Car, si une demande de référé doit prendre près d’un an, la société aurait eu le temps de sombrer et cet état de choses n’attire pas les investisseurs. Troisièmement, la multiplicité des taxes empêche et ralentit la création d’emplois par les opérateurs économiques. Or, si les conditions d’investissement étaient favorables et plus souples, beaucoup d’emplois seraient créés à travers la création des entreprises. Ainsi, le taux de chômage pourrait diminuer. Il a également dénoncé cette manie du gouvernement à imposer des sociétés alors même qu’il leur doit et que dans certains cas, ces impôts sont parfois fantaisistes.

Cherté de la vie : l’Etat doit vivre selon ses moyens

« Vendre le maïs au prix de 250f Cfa, c’est tuer la population » a estimé M. Sébastien Ajavon. Selon lui, le Bénin pouvait éviter cette crise qui le frappe aujourd’hui. Car, en son temps, ils ont demandé près de dix mille ha pour faire de l’agriculture, le gouvernement ne s’est pas gêné comme ce fut le cas avec les Malaisiens pour leur en fournir. Même les demandes de locations de matériels pour mettre les quelques 1400 ha acquis ont été vaines.  S’ils avaient pu être accompagnés en son temps, ils auraient pu contribuer à amoindrir les effets de la crise. D’un autre côté, il soutient que l’Etat vivait au dessus de ses moyens et qu’il faut  saluer la décision du gouvernement de réduire son train de vie comme l’une des mesures prises pour juguler la crises. Mais il dénonce par contre la décision de faire voyager les ministres en classe économique. Pour Sébastien Adjavon, c’est dévaloriser le Bénin que de faire voyager ses responsables en classe économique. Il invite donc le Dr Boni Yayi à revoir cette mesure.

L’éducation et les médias étaient aussi au menu

Les nouveaux programmes d’études sont trop onéreux pour le Bénin d’après les dires de M. Ajavon. Pour lui, on aurait pu intégrer l’informatique et l’anglais à l’ancien programme qui a permis au Bénin d’avoir les cadres d’aujourd’hui. Il va laisser entendre que les Npe ne profiteraient qu’à une minorité qui s’enrichisse au détriment de l’avenir des enfants. En ce qui concerne les médias, il estime qu’il manque la volonté politique sinon on n’aurait pas empêché l’attribution des fréquences pendant qu’aucune chaîne ne couvre entièrement le territoire national. Une fois encore il estime que l’Etat empêche de créée des emplois.

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Benoît Mètonou{/joso}

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