Face à la cherté de la vie

/food/isociete.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » />L’immense tâche des acteurs de la sécurité alimentaire

La crise alimentaire qui sévit au Bénin et dans beaucoup d’autres pays est loin de  prendre fin. Les dispositions à prendre pour mieux la combattre ne sont pas non plus moindres. L’Office national  d’appui  à la sécurité alimentaire (Onasa) est aujourd’hui plus qu’hier interpellé  dans l’accomplissement d’une  si immense tâche qui arrache désormais le sommeil à ses acteurs. Les responsables de l’Office  national  d’appui à la sécurité alimentaire   ont fini pas perdre le sommeil  face à une crise alimentaire  qui prend de l’ampleur de jour en jour. C’est  une lourde responsabilité qu’ils sont  désormais  invités à assurer en conformité  aux missions assignées à  cette  structure. Missions  qui se résument essentiellement en trois points, à savoir,    informer les populations  sur tous les  comportements et attitudes qui  garantissent   la sécurité alimentaire ;  aider l’Etat à gérer  les situations  de crise alimentaire et  sensibiliser  les élus locaux  de la gestion  d’un carnet de bord de sécurité alimentaire ;  accompagner les  acteurs privés de production  des cultures vivrières en mettant à leur  disposition  des informations appropriées concernant le marché local…. Il va sans dire  donc que cette  structure qui est sous  la tutelle  du ministère de l’agriculture, de la pêche  et de l’élevage a du pain sur la planche en ce moment.  Les responsables en sont conscients et s’y attèlent autant que faire se peut.
 Cette crise a-t-elle cependant  surpris Onasa ?  Pas du tout, à en croire le Directeur général Mr Irénée Bio Aboudou qui rappelle  qu’à sa dernière  séance d’évaluation,  tenue courant septembre octobre 2007, l’Onasa avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur  une  probable crise alimentaire, indiquant  qu’en 2008, la soudure alimentaire  ne serait pas du tout aisée. Ce  qui  a valu automatiquement la saisine  du gouvernement à l’époque  pour  commencer à mettre  à la disposition de la structure  d’importants fonds  destinés à  acheter de grandes quantités de produits vivriers, alors estimées à  environ 4000 tonnes . Ce qui fut fait  en début de cetteannée, précisément en janvier et février 2008. Puis  courant mars et avril, ces produits ont été mis à la disposition des populations. La crise alimentaire perdurant, ce premier stock s’épuise très vite. 1000 tonnes seront rajoutées, constituées essentiellement du maïs.

Spéculation  

 En  allant acheter directement les produits chez les  paysans dans les   campagnes, l’Onasa a essuyé des critiques  qui l’accusent ainsi de favoriser la  spéculation  en créant après son passage,   une forte  pénurie.  Mais les responsables balaient d’un coup de main de telles  allégations et tentent d’établir  la vérité des faits. «  Parlez comme cela, c’est méconnaître la réalité des choses, car pour la campagne 2006-2007, nous n’avons  collectionné  a au maximum  que 8000 tonnes, en grosso modo, ce qui ne  représente même pas  le  dixième  de ce qui est  produit par les braves  paysans sur l’ensemble du territoire national. ».  Le Directeur général  de l’Onasa précise aussi   que  la mesure  du maïs est payée depuis peu  par  sa structure à 245 Fcfa qui la revend aux populations à 250 Fcfa, du fait que  nous sommes en hors saison. Ceci dit, il estime que les causes de  la flambée des prix des produits vivriers  sont plutôt à chercher  ailleurs.  
 Quant à la crainte de  certains Béninois  qui pensent que  la crise alimentaire actuelle pourrait constituer une porte d’entrée aux organismes génétiquement modifiés dans l’alimentation et l’agriculture au Bénin à travers les aides alimentaires notamment, l’Onasa n’y croit pas pour le moment. Et pour cause. Depuis le début  de  cette crise, selon cette structure, l’importante aide alimentaire reçue par le Bénin provient de la Libye.  Mais en  réalité, les produits n’ont pas été débarqués de ce pays. Ils sont achetés surplace, au marché Dantokpa,  avec bien sûr  des fonds libyens. Il en sera de même pour une  nouvelle aide alimentaire  annoncée et qui  serait assurée par la France. Au cas où les produits proviennent directement  des  pays donateurs, l’Onasa  fait part de ses  spécifités et insiste sur la qualité, de l’avis de plusieurs responsables de cette structure.

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 Boutiques témoins, pourquoi faire ?

 Au plus tard  ce vendredi,  les  boutiques témoins  annoncés par le gouvernement lors du  récent forum sur la cherté de la vie seront une réalité dans plusieurs communes du Bénin. Des boutiques dans lesquelles seront vendus aux populations des produits vivriers à « très bon prix », indique une source  gouvernementale. Les objectifs de cette nouvelle initiative  face à la crise alimentaire sont entre autres,  améliorer  le système de distribution des produits en favorisant  la disponibilité de l’offre sur l’ensemble du territoire national,  lutter un tant soit peu  contre la forte spéculation. Y seront vendus  quatre  produits essentiels : le maïs, le riz, le ciment el l’engrais spécifique (destiné à la production des cultures vivrières). Une chose est pourtant d’installer des boutiques, l’autre est de pouvoir les alimenter en permanence, pour éviter des ruptures prolongées de stocks. L’Onasa partage le même souci et souhaiterait faire renforcer ses ressources financières et ses capacités de stockage.

Christian Tchanou.

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