Vie des associations

/food/ipolitique.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » />Les raisons de la léthargie syndicale au port

La vie syndicale au port de Cotonou est presque inexistante depuis deux ans. Plusieurs raisons sont à la base de cette léthargie syndicale. Au port de Cotonou, les associations syndicales sont tombées dans une inertie qui commence par faire peur. Depuis lors, elles n’existent que sur papier et ses responsables ont disparu du secteur, alors que les problèmes qui pourraient susciter leurs réactions ne manquent pas. Aujourd’hui, le syndicalisme a déserté les lieux dans le secteur portuaire. Pourquoi une  telle situation ?

Qu’est-ce qui explique ce silence assourdissant des ardents syndicalistes du domaine portuaire à l’ère du changement ? Plusieurs raisons sont à la base de cet état de choses. Depuis l’arrivée au pouvoir du président Boni Yayi, il n’ y a plus de l’argent gratuit qu’on se partage. Le biberon a été coupé à la mafia. Par exemple au temps de l’ancien président de la République, Mathieu kérékou, la gestion de l’escorte des véhicules d’occasion par la société-Défis-emplois-jeunes généraient des millions par semaine que des syndicalistes se partageaient tous les vendredis pour fermer les yeux sur des ratés de la filière. Des responsables syndicaux comme Frédéric Béhanzin, Ildever Gnikpo, Marcel Toffa et autres chantaient les louanges de cette entreprise. Ceux qui n’étaient pas ou qui ont été écartés du système comme Koudous Akadiri et autres montaient régulièrement au créneau pour dénoncer ce qui n’allait pas. Ces derniers jouaient le rôle de l’opposition. Ainsi la vie syndicale s’animait très bien au port avec la multiplicité des conférences de presse. Parfois pour rentrer dans ce jeu, certains ont porté sur les fonts baptismaux des syndicats. En plus de la manne de l’escorte, il était possible d’influencer des autorités pour gagner de l’argent. Tous les moyens étaient bons pour faire les affaires. Les réformes du chef de l’Etat au port ont mis en déroute cette mafia syndicale qui n’a plus les moyens de sa lutte.
En plus, il faut noter que la plupart de ces syndicalistes sont aujourd’hui membres  des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), parti du chef de l’Etat. C’est le cas de Frédéric Béhanzin, de Delphin Houangandan, élu conseiller-Fcbe et chef d’arrondissement D’Agbokpa à Abomey, du bouillant Mamert Azandossessi et autres qui ne peuvent plus parler pour dénoncer ce qui ne va pas, parce qu’ils sont proches du pouvoir. Certains reconnaissent les faits et disent avoir changé de stratégie. Ils affirment que dans le bon vieux temps, des gestionnaires de parcs et importateurs de véhicules d’occasion, après les avoir induits en erreur, ont bénéficié du fruit de leurs efforts. C’est le cas par exemple de M. Azandossessi qui refuse désormais de faire du syndicalisme pour enrichir les gros bonnets.
Aujourd’hui, les syndicats ont jeté l’éponge dans le secteur portuaire pour les raisons évoquées. On apprend qu’ils se concertent pour créer une union syndicale avec des objectifs précis. Néanmoins, le président du Groupement de sauvegarde de la filière véhicules d’occasion (Gsfivo), Issa Adédjouma, est en train de sauver le syndicalisme dans le domaine portuaire. C’est lui seul qui défend pour l’heure les intérêts de ce secteur économique par ses dernières réactions. Peut-être que les autres se réveilleront de leur sommeil pour lui emboîter le pas.

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Jules Yaovi MAOUSSI

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