Arrestation du journaliste Mathurin Codjo à Lokossa

Les observations du Synapromeb

Le mercredi 30 juillet dernier, le Syndicat national des professionnels des médias du Bénin (SYNAPROMEB) a appris avec consternation et indignation, l'arrestation à Lokossa du journaliste Mathurin Codjo, correspondant  du journal " Le confrère de la matinée ", dans la journée du lundi 28 juillet. Aussitôt informé, le premier responsable du Syndicat a joint, au téléphone… l'employeur du confrère incarcéré pour comprendre la situation et s'enquérir des diligences qui ont été faites. Dans la même journée, une délégation du syndicat, conduite par le Secrétaire général national, s'est rendue à Lokossa pour soutenir le confrère et rencontrer les autorités concernées par la situation, notamment le Directeur départemental de la Police nationale avec qui elle a eu une séance de travail.
A la grande joie de la délégation, Mathurin Codjo a été libéré dans la matinée, suite à sa présentation au juge, qui a décidé de le poursuivre sans mandat.

Sur les faits proprement dits
Rencontré à son bureau, Mathurin Codjo a expliqué à la délégation du SYNAPROMEB qu'il est un ancien agent de la SITEX de Lokossa, faisant partie de la vague de licenciements intervenus en 2004. Depuis lors, il tire l'essentiel de ses revenus de l'exercice du métier de journaliste qu'il a, du reste, commencé à pratiquer depuis 1999. Toutes choses que la délégation a pu vérifier à travers diverses productions.
Par ailleurs, le confrère Mathurin Codjo qui, avec ses autres collègues licenciés, continue de réclamer ses droits, a couvert pour le compte de son journal, plusieurs manifestations du collectif dont il a été, chaque fois, signataire des déclarations. C'est l'une de ses manifestations qui était programmée pour le lundi 28 juillet malgré le silence de la mairie de Lokossa par rapport à la demande adressée par le collectif une semaine plus tôt. Cette nouvelle manifestation, selon notre confrère et plusieurs ex agents de la SITEX rencontrés, se justifie par le retard que connaît la satisfaction des intéressés malgré l'ordre donné par le chef de l'Etat, depuis le 19 avril dernier, en vue de les payer intégralement.
C'est donc au cours de cette manifestation qui le concerne et qu'il s'apprêtait à couvrir, que Mathurin Codjo a été arrêté par le DDPN qui lui aurait dit : " journaliste, c'est toi qu'on cherche ".
Mais pour le Directeur départemental de la Police nationale, Paul Aguiar qui a procédé en personne à l'arrestation, Mathurin Codjo n'a pas été pris dans l'exercice de ses fonctions de journaliste mais en tant que meneur principal de la manifestation qui a conduit à barrer la route.
Toutefois, M. Paul Aguiar dit connaître Mathurin Codjo et dit savoir qu'il collabore avec un journal et l'a souvent vu sur le terrain. C'est dire qu'il ne lui dénie pas la qualité de journaliste. Idem pour le juge qui l'a convoqué en tant que " journaliste ", pour le 29 août prochain.

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Appréciations
Sur la base de tout ce qui précède, le SYNAPROMEB tient à saluer l'employeur de Mathurin Codjo, Félix Sohoundé Pépéripé pour ses diligences, les autorités du tribunal de première instance de Lokossa pour leur compréhension, et le DDPN et ses collaborateurs pour leur disponibilité.
De même, le SYNAPROMEB invite tous les professionnels des médias, lorsqu'ils se retrouvent en situation délicate, à toujours décliner leur identité et leur profession et surtout à éviter de se retrouver en situation qui prête à confusion.
Dans tous les cas, le SYNAPROMEB réaffirme à tous les professionnels des médias du Bénin, sa disponibilité à se battre avec eux pour préserver la liberté de presse et pour améliorer les conditions de vie et de travail des hommes de médias. Autant de combats qui contribueront à l'amélioration de la qualité de la presse béninoise.
Enfin, le SYNAPROMEB lance un appel à toutes les autorités à divers niveaux, afin qu'elles facilitent la tâche aux professionnels des médias dont elles ont toujours besoin.

Fait à Cotonou, le 31 juillet 2008  
Pour le SYNAPROMEB,
Le Secrétaire général national,
Wilfried Léandre HOUNGBEDJI

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