Face à de déshonorables députés, des sages sans conseil
Plutôt que de se comporter comme un véritable troisième larron dans les incidents survenus successivement la semaine écoulée au palais des gouverneurs à Porto-Novo, les sages de la ville capitale viennent plutôt menacer l’une des parties en conflit.
Trois fois de suite et en deux circonstances différentes puis en deux jours consécutifs, les députés béninois de la cinquième législature se sont illustrés la semaine écoulée à travers des scènes qui les dépouillent du caractère honorable de leur fonction. Ces scènes retransmises parfois en direct de l’hémicycle à Porto-Novo grâce aux médias suscitent encore beaucoup de commentaires. Au nombre des réactions déjà enregistrées donc, la très prompte sortie médiatisée du collectif des sages de la ville capitale du Bénin. Par la voix de leur responsable ou porte-parole, M. Karim da Silva, les sages de la ville de Porto-Novo mettent donc en garde les députés de la cinquième législature car disent-ils, « tout ce qu’ils disent là-bas n’est pas de nature à nous plaire ». Car tout ce qui se dit et se fait depuis un moment au parlement béninois, a laissé entendre le porte-parole des sages menaçants de Porto-Novo, ne viserait que la chute puis l’échec « de celui qui est là à leur tête ». Puis il s’interroge lui-même aussitôt de savoir celui par qui ce dernier sera donc remplacé. « Est-ce celui qui menace de rentrer à Cotonou et de soulever la population contre le chef de l’Etat ? » s’est ensuite demandé le sage da Silva.
De sages menaces empreintes de parti pris!
Après les coups de poing manqués entre deux membres du bureau de l’Assemblée nationale mardi en conférence des présidents puis le spectacle de percussion qu’ont donné jeudi certains députés en plénière, les sages de Porto-Novo profèrent de sages menaces. « Qu’ils ne nous obligent pas, les députés donc, à sortir malgré nos béquilles. Ils doivent savoir ce que cela signifie ». Voilà la phrase par laquelle le porte-parole des sages de la ville de Porto-Novo, M. da Silva a conclu jeudi son intervention en présence de plusieurs hommes et femmes sages de la ville capitale. Cette attitude des sages de Porto-Novo pour beaucoup d’observateurs est plutôt dénuée de sagesse. Car, par leurs déclarations telles que présentées par leur porte-parole dont on se souvient encore du passé pas trop lointain dans la vie politique béninoise, ces sages plutôt que de calmer les protagonistes, semblent avoir pris parti. Ils ont clairement pris parti donc pour le camp de la majorité au pouvoir et les propos de leur porte-parole ne le cache guère. Sinon aussi bien le premier que le deuxième questeur sont à condamner dans le cadre de l’incident de la conférence des présidents et des sages à moins d’être partisans devraient pouvoir le relever. Si le premier doit être accusé pour avoir tenu des propos jugés déplacés à l’endroit du chef de l’Etat, rien n’excuse non plus le second protagoniste à vouloir lui répliquer par des poings formés.
Ludovic D. Guédénon
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