Acteurs politiques béninois

Célestine Zanou prône le langage de vérité
Dans la dynamique de restaurer les prérogatives d’animation de la vie politique que confère la Constitution du 11 décembre 1990 aux partis politiques en République du Bénin, Mme Célestine Zanou, ex directrice de cabinet du président de la République puis révélée par les élections présidentielles de mars 2006, indique le chemin de la vérité et du rassemblement sincère à tous ceux, avec qui, elle partage désormais le statut de politique. « (…) Pour nous développer faisons nôtre la pensée selon laquelle, la parole nous est donnée pour dire la vérité au peuple, dans la langue qu’il comprend et par ceux en qui il a naturellement confiance. » Telle a été le samedi 20 septembre dernier la conclusion de Mme Célestine Zanou lorsque, sur invitation du bureau politique de l’Alliance nationale Force clé, elle est intervenue à l’ouverture de son conseil national. Du haut du pupitre de la grande salle du Conseil national des chargeurs du Bénin (Cncb) à Cotonou ce jour là donc, Mme Zanou, ancienne directrice de cabinet de l’ex président de la République, Mathieu Kérékou, ancienne fonctionnaire du système des Nations unies, consultante puis révélée par les élections présidentielles de mars 2006 auxquelles elle a été candidate, avait une vue panoramique sur la multitude de principaux acteurs politiques invités comme elle à l’ouverture du conseil national de Force clé. Il y avait donc dans son auditoire, des chefs de partis politiques ou leurs représentants tels que Bruno Amoussou, président du Parti social démocrate, ancien ministre d’Etat, plusieurs fois députés et candidats aux élections présidentielles en République du Bénin depuis l’avènement de la démocratie. D’autres acteurs moins expérimentés que lui, étaient aussi présents. Témoins au quotidien de l’absence de vérité et de sincérité dans les rapports qu’entretiennent les formations politiques et leurs leaders respectifs au Bénin, ces acteurs ont-ils vraiment compris le sens du message qu’a livré leur jeune compagne, Mme Zanou, précurseur du label, « La dynamique du changement pour un Bénin débout » ? Cette question mérite qu’on la pose d’autant que depuis ce rendez-vous auquel tous on pris part et au cours duquel, tous ont défilé au pupitre pour tenir de beaux discours d’appel au rassemblement comme à leur habitude, il ne se passe de jour où les médias, à tort ou à raison, n’annoncent soit des démissions soit des risques d’implosion au sein de tel ou tel regroupement politique. Ce qui amène à dire qu’en dépit de leur unanimité sur la nécessité de se mettre ensemble pour combattre les velléités de mal gouvernance démocratique et économique  supposées du régime du changement, les acteurs du G4, du G13 et de Force clé ont encore du mal à  « (…) faire sauter les barrières vermoulues du passé et proposer une autre démarche politique et une autre approche que j’ai résumé en ces termes, dépasser les clivages et construire ensemble », seule condition selon Mme Zanou, pour l’atteinte des objectifs de construction d’un « (…) Bénin de la justice sociale, d’un Bénin de l’intelligence, d’un Bénin du plein-emploi, d’un Bénin de la courtoisie et du rassemblement ». Or ce qui a toujours caractérisé les politiques béninois, c’est la recherche d’un leadership individuel, d’intérêts personnels au point où plus d’une centaine de formations politiques avaient été dénombrées depuis 2006 déjà. D’autres sont nées, continuent de naître et naîtront sous le changement au gré des intérêts personnels comme ceux de prospérité des affaires et d’ambitions d’un bon positionnement pour les élections législatives de 2011 qu’a avancées l’honorable Zéphirin Kindjanhoundé en transhumance de la Renaissance du Bénin (Rb) vers la rivière du changement. L’absence de vérité et de sincérité dans les rapports entre acteurs politiques béninois est si établie qu’au cœur de la fronde actuellement ouverte contre le président de la République se trouve le non respect par ce dernier des engagements qu’il a pris en contrepartie du soutien dont il a bénéficié au deuxième tour des élections présidentielles de mars 2006. Et pourtant ceux qui combattent le président de la République pour le non respect de ses engagements politiques que personne d’autre qu’eux ne connaît, non plus ne respectent les accords qui les unissent. Sinon comment comprendre, au regard du score fait à Cotonou lors des élections municipales, communales et locales des 20 avril et 1er mai derniers par le Parti du renouveau démocratique (Prd), membre du G4 au même titre que la Rb, le maire et ses trois adjoints ne relèvent exclusivement que du parti des Soglo ? Les exemples de duperie entre acteurs et forces politiques coalisés contre Yayi sont légion, en témoignent les dénonciations, des négociations parallèles présumées entre le chef de l’Etat et certains mentors du G13, des scénarii ou tentatives et vrais faux débauchages…au profit du pouvoir.

Ludovic D. Guédénon

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