Barack Obama (Suite et fin)

« Mon projet, c’est d’aller aux Etats-Unis. A la source du commandement. Le monde entier entendra parler de moi. Ils ne comprendront rien à quel point je les aurai. »
Camille Adébah Amouro, «  Brenda Oward »,
In Salamε, Carnets-Livres, 2006 Voici venu le temps où le monde va se réconcilier avec les Etats-Unis d’Amérique, où les femmes et les hommes de partout se souviendront désormais que ce puissant pays aux épithètes superflus demeure la réalité d’une synthèse psychologique et génétique de leur propre histoire et, de partout, auront à son égard le même instinct de protection que l’instinct avec lequel ils réagiraient auprès d’un enfant qui a peur. Voici venu le temps de l’espérance, car, il ne faut jamais l’oublier, les Etats-Unis d’Amérique sont le fruit de la conjugaison de l’idiotie de nos ancêtres respectifs. Et il est socialement concevable qu’ils se comportent parfois avec le même type d’arrogance que celui d’un petit frère qui a réussi. L’humanité est ainsi faite, ce qui est normal, c’est que les plus jeunes avancent plus vite que les moins jeunes. Nous avons tendance à l’omettre quelquefois et ceci nous rend jaloux et stupides. Loin de moi l’idée de me rallier à une certaine tendance générale qui associe cette espérance au fait qu’au mois de novembre prochain, les Américains éliront, si la raison ne les abandonne pas, pour la première fois, « un noir » comme président des Etats-Unis. On peut bien être noir et nul, des exemples ne manquent pas.
Cependant, comme je le faisais remarquer les deux précédentes fois, il se passe, en ce moment, aux Etats-Unis d’Amérique, un bouleversement du sens de l’histoire, dont les deux principaux actants sont la démocratie américaine qui a toute ma permission désormais, de se vanter de sa maturité, et un individu aux allures de messie, qui s’est distingué par la brillance de son insolente intelligence : Barack Obama. Car, en effet, dans tous les récits mythiques, on remarquera que le messie vient toujours d’ailleurs, fruit d’un métissage entre ce qu’il y a de plus banal ici, et un représentant du plus lointain de l’humain. Dans tous les récits mythiques, on verra aussi que le messie est jeune et qu’il se sert de la plus puissante des machines pour répandre sa vérité. Mais, dans tous les récits mythiques également,
malheureusement, on a vu que le messie est fauché avant d’avoir réussi le changement nécessaire. Une espèce de suggestion d’attente du messie définitif. Peut-être Barack Obama, peut-être un autre dont ce dernier ne serait que l’annonciateur ? Mais revenons aux choses concrètes. Un aspect essentiel de la réussite de cet homme est d’avoir su, à temps, se positionner, et seul, contre les égarements belliqueux et économiques de l’actuel commandement en chef des Etats-Unis. D’avoir su anticiper le ressentiment général de la masse électorale pour se positionner en porte-parole et en symbole de la résistance. D’avoir eu le courage de prendre le parti du peuple quand les généraux, les marchands d’armes et autres politiciens prenaient celui de leurs propres intérêts. D’avoir choisi, au risque du ridicule et de l’isolement, de rester fidèle à sa propre vérité qui s’est avérée, à la fin du mandat de Monsieur Bush, la vérité universelle. Les Etats-Unis se retrouvent dans un chaos économique et social, au sens propre, qui entraîne l’ensemble du monde contemporain dans une
criarde morosité et qui fait réclamer à certains milieux intellectuels le droit démocratique de participer à l’élection du président des Etats-Unis d’Amérique. Ce positionnement intelligent dans le peuple en fait le seul à même de revendiquer de manière légitime un changement dans toute la classe politique, la mentalité et les façons d’être aux Etats-Unis d’Amérique. On peut alors espérer que, contrairement aux politiciens ringards sortis tout confus des cuisses de Machiavel, qui se sont d’abord compromis avec tel ou tel régimes avant de se retirer, de manière très opportuniste, pour faire campagne avec ce
slogan de changement, et qui ont gagné les élections car, en effet, l’humanité d’aujourd’hui ne se reconnaît pas dans la superstructure actuelle, contrairement à ces mystificateurs pathologiques de la décennie, qui ont échoué de façon aussi lamentable que retentissante dans tous les domaines de gouvernement, le thème de campagne de Barack Obama revête, pour la première fois, un sérieux dans la perspective et que, malgré le déterminisme pesant de la puissance des possédants, il s’acharne effectivement à un combat pour la dignité, la justice sociale, la paix et l’amour.

Camille Adébah Amouro
Battre la campagne pour chasser les mythes!

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