Contrôle de la classe politique

Yayi répète la leçon de kérékou
Diviser pour régner. Mathieu kérékou en est resté un champion. Son successeur, dont on dit être son protégé, tente de l’imiter, naturellement, même si avec beaucoup moins de succès, pour le moment.

Le feuilleton qui s’ouvre avec les députés, candidats à la  dissidence à la Renaissance du Bénin (Rb), ressemble fort étrangement  à un autre au sein du même parti, il y a cela quelques années sous le régime défunt.  Boni Yayi, à l’instar de Mathieu Kérékou, cherche donc à affaiblir la Rb, en procédant pas des débauchages.la méthode a souvent fait recette. Hormis ceux qui ont pu obtenir des postes électifs, les autres cadres ou les hommes d’affaires des partis qui ne sont pas au pouvoir,   sont souvent assez fragiles parce qu’ils ne résistent pas trop longtemps à l’appétit  d’aller gouter aux délices du pouvoir. Pour la Rb, Kindjanhoundé a donné le ton, Malèhossou et les autres, encore hésitants, finiront par le rejoindre, comme ce fut le cas avec Nathaniel Bah  et consorts.
Concernant le parti social démocrate (Psd), Yayi n’a pas eu trop de difficultés à s’emparer de quelques bons morceaux. C’est plutôt eux-mêmes qui sont venus se jeter dans ses bras, pour peu que Bruno Amoussou n’ait pas daigné les positionner pour le parlement ou le gouvernement. Du côté du Madep, le chef de l’Etat mise sur la formation du gouvernement pour provoquer le déclic. Sa principale carte ici reste le député Abiola, qui pourrait entraîner avec lui d’autres éléments du parti, non moins importants.  
La même politique se mène à l’endroit de la société civile. Contrairement à kérékou, qui n’a pu avoir dans son escarcelle, que quelques rares figures pas trop encombrantes à l’époque, Boni Yayi a réussi l’exploit d’enrôler dans ses rangs, ce que cette dernière comptait de ténors, de figures de prou ou de précurseurs, qui jadis faisaient la fierté de l’intelligentsia béninoise. Aujourd’hui, il n’en est plus rien. Ils ont tous été contraints à franchir le rubicond ; à succomber à l’envi d’aller goûter à la vie dorée du pouvoir, abandonnant la société civile en plein gué. Tant pis pour ceux qui sont restés.
Mais, à force de vouloir réciter mot à mot la leçon  d’un habile prédécesseur,   Yayi n’oublie-t-il pas des phrases entières ? Sans doute.  Les dernières actualités socio –politiques, la perte de crédit de la société civile, après le virage dangereux de 360 degrés de ses ex-tenants,  laissent constater  que toutes cette débauche d’énergie et de « finance » n’a produit sur le terrain que l’effet contraire de ce que le pouvoir aurait pu escompter.   Raison pourquoi l’homme du changement doit sérieusement penser à revoir sa leçon et sa copie avant qu’il ne lui soit trop tard.

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Alain C. Assogba

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