« Nous n’avons pas levé la motion de grève, ce n’est qu’une suspension » La grève perlée de l’Intersyndicale des ressources humaines de la santé est suspendue depuis hier mardi, suite à la rencontre tenue la veille par le Chef de l’Etat et les syndicats membres. Mais pour le porte- parole de cette Intersyndicale, Georges Kakaï Glèlè ce n’est qu’une suspension ;
la motion de la grève n’étant pas encore levée. Il se dit cependant convaincu que le Chef de l’Etat respectera ses promesses au terme des trois mois de moratoire à lui concédés par l’Intersyndicale. Il n’occulte pas non plus les raisons de l’exclusion du Syntra-Cnhu du groupe.
Nouvelle Tribune : Quelles sont les vraies raisons de la suspension de la grève de l’Intersyndicale des ressources humaines en santé ?
Mr Georges Kakai Glèlè : Notre rencontre avec le Chef de l’Etat ce lundi au Palais de la Présidence lui a permis de prendre la mesure et de constater la justesse de nos revendications, mais aussi d’apprécier la béante plaie créée par les arrêtés querellés. De plus, le Chef de l’Etat a réussi à calmer les esprits en prenant des engagements fermes par rapport à la résolution des problèmes posés, et ceci dans un bref délai. Il a souhaité que nous lui concédons au moins deux mois pour tout régler. Nous n’avons pas donc d’autre choix que d’accepter sa sollicitude parce que nous sommes convaincus jusqu’à preuve de contraire qu’il respectera sa promesse.
Peut-on avouer tout de même que votre si longue grève, environ 6 semaines a échoué, puisque vous avez dû la suspendre sans avoir eu gain de cause ?
Il n’y a pas eu d’échec. Bien au contraire. Lorsqu’on parle de dialogue social on y va gagnant-gagnant. La partie qui est en face de vous gagne quelque chose et vous aussi également. Le fait de recevoir le premier magistrat de ce pays pour discuter des problèmes posés est déjà un grand signe de notre victoire. C’est également le signe que les gouvernants de ce pays ont la préoccupation de s’occuper de toutes les couches de la société. Et l’objectif que nous avons atteint à travers cette rencontre c’est de lui avoir apporté la vraie version des faits, car il n’avait pas toutes les informations sur nos problèmes selon ses propres dires. Il nous a aussi rassurés de ce que tout ce que nous lui avons dit n’est pas tombé dans des oreilles de sourds. Pour nous, cela est déjà suffisant. Il a par exemple compris que les primes que nous réclamons n’atteignent pas les 11 milliards mais sont en deçà de 4 milliards, contrairement à ce qu’on a voulu lui faire croire.
Ne pensez-vous pas que l’appel de levée de la grève fait par le Syntra-Cnhu avant celui de l’Intersyndicale est la preuve qu’il y a des divergences de points de vue en votre sein ?
Ce qui est sûr, le Syntra-Cnhu est désormais exclu de l’Intersyndicale. La décision a été même prise avant la rencontre du Chef de l’Etat. Et s’il y a pris part malgré tout, cela n’engage aucunement l’Intersyndicale. Il faut préciser que nous n’avons rien contre la personne de Mr Théophile Dossou. Il s’est exclu de lui-même de l’Intersyndicale depuis le vendredi dernier où il a pris la décision d’inviter les militants de son syndicat à mettre fin à la grève en reprenant le travail, alors que nous autres membres de l’Intersyndicale étions toujours en grève
La participation de l’Intersyndicale aux travaux du comité paritaire sera-t-elle affective, selon vous, comme l’a promis le Chef de l’Etat à la rencontre du Palais de la Présidence ?
Pourquoi voulez-vous que j’ai des doutes sur les déclarations et promesses du premier magistrat du pays ?. Nous pensons en tout cas, que le Chef de l’Etat est un homme suffisamment responsable et nous faisons foi à sa volonté de développer ce pays qui nous est tous cher.
Un dernier mot ?
Nous invitons nos militants à rester toujours mobilisés, car ce n’est qu’une suspension. On n’a pas levé la motion de la grève. Il n’était pas normal que nous ressortions de cette rencontre avec le Chef de l’Etat en restant toujours sur pieds de guerre.
Propos recueillis par : Christian.Tchanou.
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