Remaniement ministériel

Le G13 monte les enchères
Dans un communiqué signé de tous ses membres, le G13 se prononce sur la situation socio -politique nationale. Evoquant le prochain remaniement ministériel, il pose ses conditions, réaffirme son appartenance à la majorité parlementaire, tout en restant ouvert aux discussions avec le chef de l’Etat.

Cette réaction traduit un changement de ton de la part de l’alliance G13 : elle devient moins radicale, mais monte les enchères concernant son entrée au gouvernement. Une attitude qui laisse cependant perplexe. Le G13 saisit l’occasion de son université d’été, qui s’est tenue à Ouidah ce week-end, pour clarifier ses relations avec le chef de l’Etat. On retient de son communiqué qu’il reste ouvert à l’appel de ce dernier à entrer au gouvernement. Cependant, l’alliance entend assortir sa  participation à  l’exécutif  d’un  certain nombre  de conditions : le  règlement  des  questions de  gouvernance,  de  la gestion de la période  post-élections  communales et  locales et  celles contenues dans  le Mémorandum du 08 janvier 2008.  Pendant ce temps, l’alliance exprime sa disponibilité à travailler dans le sens de l’apaisement de la tension politique qui s’observe dans le pays.
Ce nouveau discours, plutôt conciliateur,  du G13 n’est pas surprenant outre mesure. Au-delà de ce qu’il montre sa disponibilité  à rejoindre le pouvoir, il y a eu  des signes avant  coureurs qui présageaient d’un  retournement de  situation et qui trouvent leur confirmation dans la publication du présent communiqué. Les fréquentes apparitions des leaders du G13, ces derniers temps, aux côtés du chef de l’Etat  en sont une illustration.    La dernière en date a été la présence des députés Issa Salifou et Rachidi Gbadamassi à la cérémonie de pose da la première pierre de la construction de l’échangeur de Godomey. Non seulement leur présence n’y était pas indispensable, mais ils ne sont pas non plus des élus de la localité. Une scène qui a fini par convaincre plus d’un de ce  que la paix était revenue entre Boni Yayi et  cette l’alliance et qu’il ne restait qu’à trouver la forme appropriée pour préserver l’image et la crédibilité des dissidents de la majorité présidentielle. L’université d’été n’a donc été que le prétexte pour satisfaire à cette exigence.

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La montée des enchères
Le G13, par son communiqué laisse croire qu’il n’est pas prêt à entrer au gouvernement à n’importe quel prix.  Il assujetti.
Cela à des préalables. Cette précaution se comprend aisément. Cependant, les conditions de l’Alliance paraissent assez  vagues. Quelles sont les questions de gouvernance auxquelles le pouvoir doit apporter des solutions et qui préoccupent le G13 ? À propos  de la gestion de la période post électorale, de quoi les députés de l’alliance veulent-ils concrètement  parler?  La non installation des conseils communaux ? La plupart le sont déjà. Il ne reste pratiquement que cinq (voir article ci contre) dont celui d’Abomey-Calavi à propos duquel le G13 est fortement partie prenante aux tractations. Cela suppose que si d’ici à là le reste des conseils communaux est installé et que l’accalmie revient à l’Assemblée, comme on est en train de l’entrevoir, tous les obstacles auront été levés  à l’entrée du G13 dans l’équipe gouvernementale.  
Les députés de l’Alliance entretiennent ainsi la confusion sur  leur nouvelle relation avec le pouvoir et les conditions de leur intégration au gouvernement. Point n’est donc plus besoin de se faire des illusions. La hache de guerre est déjà enterrée entre l’Alliance et le président Yayi. Les gymnastiques politico- intellectuelles auxquelles on assiste de la part des députés rebelles,  ne sont  rien d’autre que le moyen qu’ils ont choisie pour conditionner l’opinion avant la concrétisation de la réconciliation. Surtout que les mêmes députés se proposent de se concerter avec leurs collègues du G4 et de Force clé pour  aboutir à un apaisement de  la tension politique qui fait rage au Parlement.

Alain C. Assogba

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