Au sortir de son Conseil national tenu du samedi au dimanche derniers au Conseil national des chargeurs du Bénin (Cncb) à Cotonou, l’alliance nationale Force clé apporte une proposition de réponse aux questions que se posent de plus en plus les Béninois sur l’avenir de la démocratie dans leur pays.
« (…) S’engager ensemble et résolument, dans la constitution d’un Front patriotique pour la sauvegarde de la démocratie et du développement harmonieux de notre pays (…) » Voilà ce que propose l’alliance nationale Force clé à toutes les organisations et personnalités politiques (le G4, le g13, Force clé, etc.) et les forces sociales (syndicats, associations caritatives et autres) à l’issu des travaux de son conseil national tenu samedi et dimanche derniers à Cotonou. Ainsi, à travers un document intitulé « Appel », le président Lazare Sèhouéto et les militants de l’alliance nationale Force clé invitent toutes les forces politiques et sociales sus mentionnées « à s’affranchir des divergences secondaires, des querelles futiles et des attitudes aussi inefficaces que contre-productives afin d’oser créer une dynamique unitaire d’action ». Cette démarche vise à offrir, selon le document présenté à la presse dimanche après-midi, « offrir une alternative résolue au désespoir qui ronge les fondements de notre société, détruit toutes nos valeurs et condamne notre jeunesse à l’inaction, une alternative aux aventures en cours actuellement, qui ne peuvent conduire notre pays nulle part ailleurs que dans l’impasse ». Car, « le plus grand malheur qui pourrait arriver à notre pays du fait des hommes politiques, des intellectuels, des membres de la société civile et de tous les patriotes, annonce le conseil national de Force clé, serait que l’égoïsme, le défaitisme, la peur, l’incapacité à surmonter les rancoeurs et divergences du passé, empêchent les uns et les autres de faire les concessions et sacrifices nécessaires pour sauver la patrie ». Le diagnostic général qui a conduit Force clé à la proposition de création d’un tel front, indique selon les acteurs politiques rassemblés à la cérémonie d’ouverture du conseil national, samedi, que depuis l’avènement du régime du changement en avril 2006, le Bénin court un danger, celui « du double langage, de l’autocélébration, de l’indiscipline budgétaire, de la confusion de l’autorité de l’Etat avec celle arbitraire d’un individu » a indiqué Sèhouéto renchérit par plusieurs autres personnalités dont Bruno Amoussou qui parle plutôt de « gangstérisme qui a commencé par confisquer » leurs formations politiques.
La phase de l’offensive ?
« (…) Il faut que nous passions le type de collaboration que nous avons aujourd’hui pour aller à la constitution d’une force (…) Prenons-nous en charge et construisons l’instrument qui va nous sauver nous-mêmes ». Telles sont les recommandations par lesquelles, Bruno Amoussou a terminé samedi son intervention suivie par l’exécution à l’unisson de la chanson révolutionnaire, « nous ne pouvons plus reculer, nous l’avons décidé…, » connue pour les moments de combativité. Ainsi, le régime du changement a réussi à unir contre lui les principales formations politiques béninoises. Et pour cause ! Rassemblés samedi au Conseil national des chargeurs du Bénin pour y soutenir les militants de l’alliance nationale Force clé réunis en conseil national, les leaders du G4, du G13, Mme Célestine Zanou et M. Andoche Amègnissè ont une nouvelle fois, égrené le long chapelet des exactions commises depuis avril 2006 par le régime du changement aussi bien contre les principes démocratiques que la gouvernance et les conditions d’une bonne performance économique. Un réquisitoire grave donc a été unanimement fait contre le président de la République, son gouvernement et son système. Intervant les derniers, Mme Zanou et M. Amoussou suggèrent des alternatives. Il s’agit pour la première de rompre avec la monotonie et l’hypocrisie habituelles puis d’aller au contact des populations à la base, afin de leur dire dans un langage de vérité, les malaises et les dangers auxquels elles sont soumises par le régime du changement. Pour le second, les partis politiques doivent se saisir davantage de leur mission de conquête et d’exercice du pouvoir d’Etat.
Ludovic D. Guédénon
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