Troisième gouvernement de Boni Yayi

/food/zinzindohoue.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » /> Des interrogations sur le nouveau ministre de l’intérieur
Au nombre des nominations à polémique enregistrées dans le tout récent gouvernement de Boni Yayi, celle de Armand Zinzidouhoué au poste de ministre de l’intérieur, suscite des interrogations à n’en pas finir.

Cet homme connu pour son culte avéré à la personnalité du Chef de l’Etat, ses réactions vives, brutes et souvent brouillonnes, laisse craindre des lendemains incertains pour la sécurité nationale. 

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Il paraîtrait qu’il aurait «changé». Qu’il serait devenu calme, cool et moins réactionnaire depuis peu. Qu’il aurait appris à dominer son agressivité, à maîtriser son impulsivité, à contrôler son tempérament coléreux…. Une image dissonante que son entourage tente de lui coller depuis sa fraîche nomination au poste combien sensible de ministre de l’intérieur et de la sécurité publique. En fait, cette image ne correspond à aucune réalité. Armand Zinzindohoué n’a pas changé. Il est demeuré égal à lui-même.
 Jour de passation de service. Le tout nouveau ministre de l’intérieur descend à bord de son véhicule officiel au pas de charge, hyper rassurant, la mine renfrognée, le regard méchant, flanqué de son garde de corps, de ses conseillers toute en courbettes et autres proches collaborateurs qui l’accompagnent désormais dans ses moindres déplacements. «Nous allons ouvrir bientôt tous les fronts contre l’insécurité en cette fin d’année » lâche-t-il, la voix grave, lors de son discours de prise de service. C’est vrai. Armand Zizindohoué s’affiche comme l’ homme des défis, à l’image de son Chef qu’il vénère presque. Mais quels défis pour quels résultats ? Dans tous les cas, le tout puissant nouveau ministre de l’intérieur aura fort à faire avec la pègre locale. En cette fin d’année, où s’opèrent à grande fréquence, des braquages tous azimuts et des hold-up grand public, les tâches s’annoncent ardues pour le désormais premier flic du Bénin. Mais de là à croire, qu’il devra bousculer l’ordre des choses, renverser les réformes en cours pour en asseoir d’autres, ou travailler en vase clos, loin des vrais acteurs de la sécurité, Zizindohoué peinera à combler les attentes des béninois. La sécurité est un tout, certes. Mais il y a des éléments essentiels avec lesquels, il devra nécessairement composer. 

Ne pas confondre vitesse et précipitation
 Sans doute que la moindre insubordination ou autre manquement de la part de ses nouveaux collaborateurs le fera sortir de ses gongs, pour rétablir une certaine autorité de l’Etat, thème en vogue à l’ère du changement. Des descentes précipitées, musclées s’enchaîneront également sur le terrain de la pègre, au rythme des actes criminels qui surviendraient. Mais le ministre Armand Zizindohoué ne devra pas pour autant confondre vitesse et précipitation. Les chantiers de construction de grands ouvrages publics ne sont pas comparables à des plans d’attaques contre des bandits. La meilleure méthode voudrait que Zinzindohoué agisse ici avec beaucoup plus de droiture et d’intelligence, en mettant en synergie toutes le forces vives du système sécuritaire national.  
On l’a déjà observé au ministère des travaux publics et des transports ; où il pétait quasi systématiquement les plombs et entrait dans des fureurs noires pour un oui ou pour un non. Ce n’est pas vraiment ce genre de «qualités» attendues à ce nouveau poste, quand bien même la fermeté reste la règle d’or. Il lui faudra surtout une certaine maîtrise de soi pour diriger un tel département ministériel et ne pas céder à tous les coups et aux multiples chantages qui y défilent. Et par conséquent, être susceptible d’avoir à gérer de graves crises qui demandent d’autres réactions que des crises de nerfs. 
Au demeurant, les inquiétudes que l’on peut nourrir sur le ministre Armand Zizindohoué, quant à sa capacité à assumer la charge à laquelle il est désormais convié, devraient être vite dissipées par l’homme lui-même. Ainsi, il réussira à contrarier dans des actes concrets et salutaires, des personnalités publiques comme Célestine Zannou, qui au lendemain de ce remaniement ministériel, n’a pas caché sa peur de voir Armand Zinzindohoué s’adonner à de «basses besognes » à un poste ministériel si délicat.

Christian Tchanou.

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